Société

Guitry, des révélations dans l’affaire de l’instituteur qui a refusé de payer plus chère pour une CNI

Mis à jour le 27 avril 2023
Publié le 27/04/2023 à 5:29 , , , , ,
Il ne savait pas que sa dignité d’homme serait bafouée juste pour une procédure administrative. Une mésaventure vécue par un enseignant, dans les locaux de la sous-préfecture de Dairo-Didizo dans le département de Guitry. Qu’est ce qui s’est réellement passé le vendredi 14 avril 2023 ?

Les faits se sont déroulés dans les locaux de la sous-préfecture de Dairo-Didizo dans le département de Guitry. C’était le vendredi 14 avril 2023. Amani Kakou Olivier, un enseignant dans cette localité, accompagne sa femme à l’Office national de l’état civil et de l’Identification pour faire établir sa carte nationale d’identité (CNI). Malheureusement sur les lieux, contre toute attente il va vivre une mésaventure.

Hyacinthe Kouaho, un syndicaliste et membre du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD), joint par téléphone, témoigne au micro de 7info.

Les faits selon un collègue« Après avoir payé les 6000 FCFA par mobile money et imprimé son timbre dans un cybercafé, les agents de l’ONECI ont demandé la somme supplémentaire de 2000 FCFA à Amani Kakou Olivier. Surpris, il leur a demandé à quoi servira cet argent. Les agents lui ont répondu que c’est ce que tout le monde paye et que le sous-préfet était au courant. Marquant son doute sur la fiabilité de cette information, il a donc souhaité rencontrer le sous-préfet pour en savoir davantage. Ce dernier lui a intimé l’ordre de payer sans poser trop de questions et surtout de présenter ses excuses aux agents de l’ONECI pour ses questions à vocation révoltante. Courroucé Amani Olivier ressort du bureau et demande à sa femme de quitter le rang pour retourner à la maison. Il a décidé de ne plus faire établir la CNI en disant qu’il se contenterait de faire une attestation d’identité. C’est en sortant de la sous-préfecture, qu’il sera interpellé par deux agents de sous-préfecture sur injonction du sous-préfet. Par la suite une bagarre éclate. L’instituteur sera finalement déshabillé devant sa femme et les autres demandeurs présents », nous confie-t-il.

Une plainte est portée en bonne et due forme à la justice. Le lundi 17 avril 2023, sur instruction du procureur de la République, les deux agents de la sous-préfecture seront arrêtés pour séquestration et les deux agents de l’ONECI pour tentative d’escroquerie. Ils seront ensuite déférés au parquet le mercredi 19 avril 2023.

Selon notre source, Amani Olivier lâché par son syndicat, sous l’effet de menaces et de pressions multiples, va finalement retirer sa plainte.

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Un collectif de syndicats se saisit du dossier

Cette injustice a donc amené le Collectif des syndicats du secteur éducation formation du Loh-Djiboua à se saisir de l’affaire pour obtenir réparation pour Amani Olivier.

« Nous avons décidé de poursuivre l’affaire parce qu’un enseignant a été humilié et ça ne peut pas se passer comme ça. Nous avons décidé de faire un sit-in devant la préfecture de Divo avec à l’appui la lecture d’une lettre de protestation. Là encore, certaines personnes ont appelé le préfet pour ne pas qu’il nous reçoive. C’est finalement hier (NDLR, mercredi 26 avril) que nous avons lu notre lettre de protestation devant le DREN. Ce que nous attendons c’est que justice soit faite, au moins que le sous-préfet reconnaisse son acte et présente ses excuses au corps enseignant. Cela va nous grandir et nous apaiser un tant soit peu », a souhaité Hyacinthe Kouaho.

« L’ouverture immédiate d’une procédure judiciaire par le procureur de la République près le tribunal de 1ère instance de Divo, situer les responsabilités dans cette affaire et que les auteurs soient soumis aux exigences et à la rigueur de la loi pour le bon fonctionnement de l’année scolaire en cours », ce sont les attentes du Collectif des syndicats du secteur éducation formation du Loh-Djiboua, réuni en assemblée générale extraordinaire le samedi 22 avril 2023.

Pour l’heure, le sous-préfet de Dairo-Didizo continue d’assumer ses responsabilités sans inquiétude.

Maria Kessé

 

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