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Mali, la ville de Ménaka et le nord-est sous le contrôle des terroristes

Mis à jour le 17 avril 2023
Publié le 17/04/2023 à 12:35 , , , , , , ,

Les combattants du groupe Etat islamique au grand Sahara ont pris la localité malienne de Tidermène. Ils isolent ainsi la ville de Ménaka dans une région du nord-est passée presque entièrement sous le contrôle de l’EIGS. C’est ce qu’ont rapporté des élus et des témoins le mercredi 12 avril 2023.

La prise de Tidermène, un village de quelques milliers d’habitants à quelques dizaines de kilomètres au nord de Ménaka, confirme la poussée de l’EIGS. C’est ce que rapportent depuis des mois des voix officielles dans cette partie du Mali qui enregistre souvent des massacres de civils et des déplacements massifs de populations.

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Tous les principaux cercles (subdivisions administratives) de la région sont à présent sous emprise de l’EIGS. L’EIGS a capturé Tidermène dans la nuit de lundi à mardi. « Tidermène est tombée aux mains de Daesh », acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, a dit un élu de la localité qui s’est replié à Ménaka, la capitale régionale.

« Ce jour, ils distribuent des corans aux populations. Ils circulent en ville avec des armes », a-t-il rapporté. Joints à distance, les interlocuteurs de l’AFP s’expriment sous le couvert de l’anonymat, essentiellement par crainte de représailles.

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Les jihadistes « ont demandé aux civils de Tidermène de circuler librement (vaquer à leurs occupations), et de s’apprêter à payer le zakat », une taxe de fait prélevée au nom de l’islam, a dit un autre élu.

Les régions de Ménaka et Gao, plus à l’ouest, sont le théâtre depuis début 2022 d’une vaste offensive de l’EIGS. Elle donne lieu à d’intenses batailles avec les rivaux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, les anciens indépendantistes touareg qui ont signé la paix en 2015, ou encore les loyalistes qui combattaient autrefois les indépendantistes.

Différents acteurs expliquent que les jihadistes se sont engouffrés dans le vide laissé par le départ de la force antijihadiste française Barkhane. Les civils sont pris sous le feu des combats.

Tristan Sahi

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