Société

L’Unicef pour un environnement sain dans les écoles avec les déchets plastiques

Mis à jour le 23 août 2019
Publié le 23/08/2019 à 6:37 , , , ,

« Pollution : pour chaque enfant, un environnement sain » est le thème du café bleu, épisode 1, organisé ce jeudi 22 août par la représentation de l’Unicef en Côte d’Ivoire qui entend avoir, selon Sophie Chavanelle, la responsable, « une collaboration plus directe » avec la presse et ainsi, « travailler la main dans la main » pour le bien-être des enfants ivoiriens.

Après les 9 salles de classe déjà disponibles, 30 salles de classe sont en construction pour favoriser la rentrée scolaire à des centaines d’enfants du système éducatif ivoirien. Ces salles de classe sont construites avec des déchets plastiques recyclés et travaillés par Conceptos Plasticos, une entreprise colombienne, qui, en partenariat avec l’UNICEF, soulagera le confort des salles de classe et les conditions d’apprentissage. Le défi de la scolarisation tous azimuts, soutenu par la politique gouvernementale de l’école obligatoire, sera ainsi, relevé.

A ce jour, selon Patricia Safi Lombo, chargée de ce programme à l’Unicef Côte d’Ivoire, « 1.6 millions d’enfants sont hors de l’école et en majorité des filles. »

Or, selon elle, « la politique de l’école obligatoire a créé un engorgement des classes d’où la solution des briques fabriquées avec des déchets plastiques. « On peut changer la vie des enfants avec l’implication des communautés » a insisté Patricia Safi.

Pour elle, ce programme qui met les femmes en avant, célébrera les déchets qui ne seront plus brûler et seront des sources de revenus. Car, Patricia Safi soutient que « brûler les déchets, c’est brûler de l’argent. »

Inscrit sur trois ans, ce programme, mis en œuvre avec l’appropriation par le gouvernement, conduira à mettre en situation de travail 1000 femmes sur le marché du recyclage, avec un objectif croissant d’enfants à scolariser. Pour 2020, grâce à la construction de ces salles de classe, par le procédé Unicef-Conceptos plasticos, ce sont 50.000 enfants qui sont ciblés.

Oscar Mendez, co-fondateur de cette entreprise colombienne, soutient pour sa part que « avec 350 Tonnes de déchets par jour, nous pourrons changer cette donne en des systèmes de construction. Nous permettrons au plastique d’avoir une seconde vie, un cycle de vie plus long, avec des briques imperméables, avec une résistance anti-sismique, faible en empreinte carbonique. » Les briques à base de déchets plastiques permettent une auto-construction des salles de classe et, n’ont, à en croire Oscar Mendez, « aucun effet sur l’être humain ».

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Le café bleu a permis à Dr Kamelan Omer Pokou, Conseiller technique au ministère de l’Assainissement et de la Salubrité de développer « les actions entreprises pour lutter contre l’insalubrité ». Il a ainsi relevé que 25% de la charge mondiale de morbidité découle de l’insalubrité de l’environnement dans lequel se meuvent les enfants.

« 3 millions d’enfants de moins de 5 ans, meurent à cause des maladies liées à l’environnement et en 2008, près de 1 million d’enfants de -5 ans sont morts de paludisme, avec 90% de ces cas de paludisme liés à l’environnement » a soutenu Dr Kamelan.

Les milieux habités en Côte d’Ivoire, urbain et rural, souffrent de la défécation à l’air libre. L’expert a ainsi soutenu que le pays enregistre 26% de taux de défécation à l’air libre et 39% en milieu rural. Les régions de la Bagoué, du Tchologo et du Poro sont à 50% de taux de défécation à l’air libre, une véritable menace pour les enfants.

L’assainissement est aussi un souci. L’assainissement collectif n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière quoique des initiatives soient prises par l’ONAD pour mieux adresser cette problématique. Abidjan enregistre 40% d’assainissement collectif, Yamoussoukro, 10%, Bouaké et San pedro, 5%.

La capitale politique ivoirienne, comme révélé dans un récent reportage de 7info.ci, souffre de l’écoulement d’eaux usées noirâtres et nauséabondes, traversées par des enfants au niveau du petit marché du centre commercial Moh Faitai.

Le changement de comportement de la société ivoirienne face aux enjeux environnementaux est une préoccupation des organisations de la société civile. « C’est difficile car la population ne comprend pas les enjeux de l’action des ONG » reconnaît Nesmon Delaure, journaliste, spécialiste des organisations de la société civile qui intervenait sur la résilience à la polution en Côte d’Ivoire, la société civile en exemple.

Adam’s Régis SOUAGA

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