Politique

L’UDPCI en expérimentation de la fracture

Mis à jour le 12 juin 2019
Publié le 12/06/2019 à 5:51 , , , ,

Le parti de feu le Général Robert Guéï a oublié le bon ton pour emboucher depuis quelque temps, la trompette des dissensions internes.

A la croisée des chemins ? Le parti arc-en-ciel poursuit l’implantation de ses structures de base en lieu et place de la promotion du RHDP unifié, auquel, ce parti a adhéré et cela crée des frictions en interne.

L’un des Vice-présidents, Dr Albert Flindé,  est l’initiateur d’un mouvement de promotion du parti unifié RHDP dans le Tonkpi. « Nous avons accepté en toute liberté d’adhérer au parti unifié. Nous constatons que certains de nos frères continuent de ramer à contre-courant. Il faut être avec le pouvoir pour avoir sa part de développement. Nous ne devons pas être contre le pouvoir comme ce que nous constatons. Nous voulons que notre région aille de l’avant. Il nous faut être conséquents avec nous pour que les autres nous respectent », a dénoncé Dr Albert Flindé.

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Le ver est dans le fruit et l’ancien maire de Man étale au grand jour les divergences de vue qui secouent le parti fondé par feu Robert Guéï. Sous les propos policés, la fissure est visible sur le flanc des montagnes de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, bastion de l’UDPCI, entre Albert Flindé et son leader Mabri Toikeusse.

 Des militants acquis à la cause de ce dernier jugent contre-productive l’initiative de Flindé Albert. « Lors de notre dernier congrès à Yamoussoukro, nous avons dit au président Mabri que pour l’alternance en 2020, nous voulons qu’il soit le candidat de la mouvance présidentielle et personne d’autre. Si jamais il venait nous présenter un candidat autre que lui, nous n’allons pas le suivre. Cela a été dit devant des centaines de représentants des partis membres du RHDP. C’est dans cette position que le président se trouve actuellement. Nous pouvons faire la promotion de ce parti si et seulement si nous avons la certitude que c’est notre président Mabri Toikeusse Albert qui en sera le porte-étendard aux élections présidentielles de 2020 », soutient Jacqueline Gueu, l’ancien maire de la commune de Bin-Houyé.

Comme elle, de nombreux militants dessinent un avenir présidentiel à l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « Vous savez bien que le président Mabri est l’homme idéal pour le pays présentement. Son honorabilité et sa probité ne sont nullement entachées. Vous vous souvenez du grand rassemblement qu’il y a eu au stade Léon Robert de Man. Les jeunes venus des dix localités du grand ouest ont indiqué que pour 2020, il faut Mabri Toikeusse Albert comme président. Nous travaillons à cela depuis un moment. Nous sillonnons toutes ces régions pour parler de l’homme et ses ambitions. Tout le reste ne nous intéresse pas », souligne un proche du président de l’UDPCI.

Cacophonie

« Même Jésus-Christ n’a pas fait l’unanimité au sein de la communauté chrétienne. Les divisions dans les partis politiques existent. Nous devons rester tranquilles et suivre ce que nous avons décidé lors de notre congrès à Yamoussoukro », indique Jacqueline Gueu jointe par 7info.ci.

Dr Albert Flindé, Conseiller du Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly, subit le courroux de ses camarades de l’UDPCI pour cette bravade. « Nous savons bien que si nous restons dispersés, ce sont des palabres à n’en point finir. Le Président de la République, Dr Alassane Ouattara, en homme averti entend éviter à notre pays de sombrer dans les palabres ; raison pour laquelle, il a demandé à tous les partis que nous connaissons de fusionner. C’est dans cet esprit que nous, nous travaillons. Nous ne combattons personne. Nous sommes loisibles de faire la promotion du RHDP,  le seul parti capable avec ses hommes de nous sortir du gouffre », argue le natif de Kiélé. Il estime que la logique de la candidature du président de son parti, passe par la promotion du RHDP qui le soutiendra dans ce cas de figure. Et non le contraire.  Flindé Albert n’est toutefois pas isolé. Le maire de Logoualé, Jeannette Badouel serait en froid avec la direction de son parti pour avoir porté son choix sur Kobenan Kouassi Adjoumani, Porte-parole du RHDP, comme parrain de son investiture le 28 avril dernier.

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Au cours d’une conférence de presse à Abidjan ce mardi 11 juin, pour recadrer les choses, Laurent Tchagba, Secrétaire Général de l’UDPCI s’est voulu précis. «(…) ce que vous devez faire en tant que militants de l’UDPCI, c’est de rester dans vos structures de base, c’est de rester dans vos différentes sections pour animer les sections dont vous avez la charge. De sorte que plus tard lorsqu’il s’agira de la mise en place des structures de base du RHDP, l’UDPCI puisse compter … En tant que Secrétaire général, je ne veux pas vous voir dans ces mouvements qui se créent. Mais, les cadres sont libres de créer ces mouvements », a soutenu Tchagba Laurent qui estime que « Ce qui détermine la crédibilité d’un militant, c’est sa loyauté. »

Des lendemains incertains se peaufinent-ils pour ce parti dont le fondateur, le Général Robert Guéï, assassiné dès le début de la rébellion armée du 19 septembre 2002, faisait la promotion du bon ton ? Jusqu’où ira Dr Flindé pour imposer son initiative à l’UDPCI son parti ? En tout état de cause, la capacité de Mabri Toikeusse a gérer la contradiction et élever le débat, est en jeu. Avec lui, son avenir politique.

Olivier Dan Correspondant Ouest  

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