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Libre Expression / « La sous Republique» des « Gnambro »

Mis à jour le 7 septembre 2018
Publié le 07/09/2018 à 3:23
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Monsieur le Président de la République d’Houphouët-Boigny, je sais que l’idée de revendiquer même en rêve, la fonction de Dieu, à cause de votre légendaire modestie, n’a jamais osée effleurer votre ambition sociale pour les ivoirien. Cependant, les avantages de votre statut qui remontent au 21 mai 2011, vous confère ce que j’appelle : « les succès de la légitimé ». Une fois encore Monsieur le Président, figurez-vous que le tout puissant qui ne fait rien comme les hommes même si nous sommes selon la littérature divine à son image, m’a fait l’honneur d’être partie prenante en tant que spectateur d’une scène en tous points dégoutante et révoltante.

 
De quoi il s’agit Monsieur le Président : depuis mon poste d’observation, j’ai été malgré moi, confronté fortuitement au déroulement d’une scène dont la seule survenue dans les rues de notre Pays,  frise la défiance à toutes sortes d’autorités : politiques, administratives, militaires et citoyennes. Un véhicule de transport de type communément appelé « massa », en partance certainement pour Adjamé, est immobilisé par un groupe d’individus au nombre de trois. Comme ces individus ne s’adonnent pas pour le moment au contrôle des pièces afférentes aux véhicules, ceux-ci étaient butés au refus du conducteur de s’acquitter d’un impôt syndical auquel ils sont injustement soumis depuis que l’activité du transport routier a posé ses quatre roues sur le lacis lisse et rugueux du réseau routier national.
 
Comme si les pauvres usagers du transport qui étaient assis dans le « gbaka » comptaient pour du beurre, les deux parties fricotaient à quelques 30 mètres sans le moindre égard pour ceux qui ont eu le malheur d’être assis dedans. En fait Monsieur le Président, c’est le sort de tous les ivoiriens qui empruntent ce type de moyen de transport, qui vous est ainsi dépeint. Au fait Monsieur le Président, les obligés de ces véhicules de transport subissent stoïquement ces humiliations au moins quatre fois par semaine, si ce n’est tous les jours. Les animateurs de la collecte de cet impôt et leurs suppôts, agissent à visage découvert partout où il y a des gares et des têtes de lignes. -Licites ou illicites-formelles ou informelles- C’est à croire que leur statut de syndicalistes opérant dans le secteur, leur confère d’être au-dessus de la loi que nous devons tous garantir aux ivoiriens dans leurs actes de consommation.
 
Le phénomène, attaqué par l’un des bons bouts par M. Touré Gaoussou, l’ex-ministre des Transports, était en perte de vitesse à un moment donné, mais comme le phénix, il a su renaître de ces échappements archis pollués. Cette pratique multi décennales, défit la morale nationale et surtout, l’autorité que votre gouvernement est censé incarnée à chaque instant de la vie publique. Ce que ces gens font subir aux populations est injuste et insupportable à plus d’un égard. Tant toutes les scènes liées à cette pratique éhontées sont humiliantes et dégradantes. Elles sont l’expression d’un laisser faire qui n’honore personne. Même pas le très puissant Haut Conseil. En plus de spolier sur les voies publiques les opérateurs économiques auxquels il a été délivrées des autorisations administratives par des structures publiques dûment mandatées, il arrive que pour marquer les esprits et protéger leur zone d’influence, que de pauvres auxiliaires du transport y perdent leur premier diplôme à savoir : la vie !
 
Les rixes occasionnées par cette forfaiture aveugle de naissance, engendrent des situations auxquelles il urge de trouver un bon système de freinage. Le fait de penser, que, nous sommes dans une seule et même république doit continuer de nous rassurer et nous promettre en même temps que ce phénomène digne du far-west et, indigne des efforts que nous commettons chaque jour au prix de mille et une compromissions légitimes, ne soient défilés par l’œuvre de ces personnes qui croient êtres les tous puissants maîtres d’un monde qui se plie aux fantasmes de leurs moindres désirs. Laisser prospérer plus longtemps cette hérésie sociale au seul profit de ces partisans du désordre et du moindre effort, n’est pas un bon signal à l’endroit des autres corporations qui ont pour le moment la crainte de la loi et surtout, la crainte du tout puissant.
 
Car Monsieur le Président, s’il n’est pas verbalisé, un pouvoir extorqué par la seule force du biceps, peut en appeler un autre. Sans exclure le fait qu’au nom de la solidarité dans le malheur et livrés à eux-mêmes comme ils le sont, une soudaine et fugace coalition entre usagers et conducteurs, pourrait s’inviter dans les débats avec la conséquence qu’ils pourraient envisager de prendre enfin, leur destin en main. Monsieur le Président, les ivoiriens qui n’en peuvent plus d’être les victimes expiatoires de cette barbarie du XIX ème, vous prient de transmettre la question que voici à votre ministre en charge de ce dossier : comment fait-il pour s’accommoder de la présence quasi permanente des « gnabro » aux abords de nos routes publiques et, d’où précisément, ils tirent la légitimité administrative de leur infréquentable intrusion ?
 
KONE KOBALI
 
Libre auteur, créateur
 
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