Côte d’Ivoire

Liberté de la presse- La Côte d’Ivoire perd un point, les journalistes demandent plus de protection

Mis à jour le 8 juin 2018
Publié le 03/05/2018 à 4:06 , , ,

Ils étaient des centaines à emprunter les rues de la commune de Cocody, à Abidjan. Les journalistes de Côte d’Ivoire, ont célébré la journée mondiale de la liberté de la presse, commémorée le 3 mai de chaque année. Ils ont salué la dépénalisation du délit de presse dans le pays et demandé plus de protection, dans un contexte de recul au classement mondial de la liberté de la presse.

C’est à l’initiative de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) que femmes et hommes de médias, se sont réunis ce jeudi 3 mai pour appeler au respect de leurs droits, dans une marche organisée aux encablures de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI). Cette journée placée sous le thème « Médias, justice et État de droit : les contrepoids du pouvoir », se déroule dans un contexte de recul au classement mondial de la liberté de la presse. De la 81ème place, la Côte d’Ivoire occupe le 82ème rang en 2018.

Cela a été l’occasion pour le président de l’UNJCI, Traoré Moussa, de saluer la dépénalisation du délit de presse en Côte d’Ivoire, et demander plus de liberté.

«  A l’heure où je vous parle, il n’y a aucun journaliste en prison. C’est une avancée notable qu’il convient de souligner. Mais il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Vous avez vu des journalistes qui ont été pris à partie par certaines populations et même les forces de l’ordre. C’est le lieu de demander au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, de veiller à l’intégrité physique des journalistes. Il était donc important pour nous de marcher avec nos confrères car le combat doit continuer. Le journaliste vous savez, est comme le thermomètre qui permet de connaître la température de la société. Vous le cassez, vous ne saurez jamais le mal dont vous souffrez » a réagi au micro de Poleafrique.info, le président de l’UNJCI.

Guillaume Gbato, au nom des syndicats du secteur, a expliqué le recul au classement mondial. Il le met en rapport avec la bastonnade de journalistes par des forces de l’ordre et par des populations.

Tous concernés, tous unis. Journalistes professionnels, professionnels des médias ou même étudiant en journalisme, tous ont pris part à la marche du 3 mai. Des confrères, arrivés de pays amis de la sous région à travers l’Association de la Presse Étrangère en Côte d’Ivoire (APECI), ont apporté leur soutien aux organisateurs. Car au-delà de la Côte d’Ivoire, c’est la liberté de la presse en Afrique, qui est en jeu.

« Je suis très heureuse de participer à cette marche. Il était important pour moi d’être là pour soutenir mes confrères de la Côte d’Ivoire. Au Mali la presse essaie d’exister, on se sert les coudes mais vous savez que ce n’est pas toujours facile. Je salue cette initiative et je souhaite que nous organisions régulièrement ce genre d’événement » est intervenue Céline Loukou, journaliste au Mali.

Reporters sans frontière annonce 79 journalistes tués, et près de 250 emprisonnés dans le monde, en 2017. Les journalistes ivoiriens, conscients des dangers encourus dans l’exercice de leur métier, ont demandé plus de protection aux autorités. Le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vincent Toh Bi, a au nom de son patron, Sidiki Diakité, promis œuvrer pour la liberté de la presse sur le théâtre des opérations. Il s’agira surtout de veiller à éviter les heurts entre journalistes et forces de l’ordre afin de faciliter l’accès de la population, à l’information.

Éric Coulibaly

Source : Rédaction Poleafrique.info

 

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