Société

Lambert Amon-Tanoh, le père du kaki scolaire en Côte d’Ivoire est mort

Mis à jour le 13 janvier 2022
Publié le 13/01/2022 à 4:25 , , ,

Le corps enseignant ivoirien est en deuil. Lambert Amon-Tanoh, pionnier du système éducatif de Côte d’Ivoire, s’en est allé le jeudi 13 janvier 2022. Il avait 96 ans.

 

Passionné d’érudition et de partage, c’est dans le secteur de l’enseignement que Lambert Amon Tanoh a fait ses preuves. Très jeune, dès l’âge de 20 ans, il entre dans le corps enseignant. Nous sommes en 1946. À l’époque pourtant, pour intégrer cette profession, l’âge minimum exigé par l’administration coloniale était de 21 ans.

Grâce à son abnégation au travail, il se taille une renommée à travers toute la Côte d’Ivoire. Militant de première heure du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il se voit confier le secrétariat des enseignants du Vieux parti. Ce malgré, la menace d’être arrêté et jeté au cachot par les autorités coloniales qui traquaient à cette époque les militants communistes du PDCI.

« Dans ma vie, je n’ai jamais cherché un poste, mais toutefois qu’on me nomme à un poste, je l’assume avec brio », confiait-il en novembre 2019 à 7info.

Lorsque la Côte d’Ivoire accède à l’indépendance le 7 août 1960, la plupart des élèves formés par Lambert Amon Tanoh intègrent l’administration de Félix Houphouët-Boigny. En 1963, alors qu’il n’a que 37 ans, il est nommé ministre de l’Éducation nationale. Un poste qu’il occupe jusqu’en 1970. À cette fonction, le nouveau ministre va poser des actions et envoyer de nouvelles réformes. Il a à son actif la construction de 13 collèges, dont le célèbre lycée d’excellence Sainte-Marie de Cocody, en 1966. Dans le but de bannir les inégalités sociales entre élèves, il impose, par la suite, l’uniforme kaki au primaire et au secondaire comme tenue scolaire.

« L’uniforme est une notion d’égalité. Le fils du ministre et celui du chauffeur s’habillent de la même manière. Il n’y a pas de différence entre eux », justifie-t-il des années plus tard lors d’un entretien avec 7info.

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Travailleur infatigable et syndicaliste

Lambert Amon Tanoh n’intervient pas que dans le milieu scolaire. Dans le but de donner aux travailleurs ivoiriens un instrument de lutte syndicale, ce cadre du PDCI, parti au pouvoir, va favoriser la création de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI). Le 4 août 1962, il est élu secrétaire général.

« À travers l’UGTCI, j’ai créé un syndicalisme à vocation sociale et j’ai réussi », se félicite-t-il.

Intellectuel pluridimensionnel, Lambert Amon Tanoh est le fondateur du célèbre centre culturel Jacques Aka de Bouaké.

En tirant sa révérence le jeudi 13 janvier 2022 à 96 ans du covid-19, celui qui racontait sa vie comme un roman vient de fermer définitivement le livre, “Lambert Amon-Tanoh’’.

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