Analyses

EDITO- La magie de Noël à l’ivoirienne / Par Adam’s Régis SOUAGA

Mis à jour le 24 décembre 2019
Publié le 24/12/2019 à 10:59 , , ,

Noël c’est connu, c’est la fête de la Nativité, la naissance de Jésus Christ, le Rédempteur pour les Chrétiens. C’est aussi en cette période que les enfants rêvent à la magie de Noël, au père Noël, cet être imaginaire qui dépose secrètement les cadeaux tant désirés, alors que nous sommes dans les bras de Morphée.

En cette période de Noël donc, le retour annoncé de Guillaume Soro et son intention de rencontrer le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, sonnait comme le premier cadeau pour leurs compatriotes. Ces derniers, dans le secret et derrière les sourires contrits, sont inquiets. Ils craignent le pire pour leur pays.

C’est dans cette ambiance délétère que survient donc cette petite lueur d’espoir. Ouattara n’a-t-il pas demandé aux Chefs traditionnels baoulés, reçus en audience ouverte le 6 décembre dernier, de retourner voir son « aîné » Henri Konan Bédié afin de renouer le fil du dialogue constructif ?

Ainsi, la volonté de Guillaume Soro de rencontrer Alassane Ouattara pour un dégel constructif après ses attaques virulentes contre le pouvoir, sonnait comme la cloche de Noël.

Mais, voici que tout s’est à nouveau « gnagami » (gâté). Hier, l’avion à bord duquel Soro a pris place est dérouté vers Accra qu’il a quitté pour regagner l’Espagne, selon des informations de première main de 7info.

Kigbafori, l’invincible, fait face une fois de plus à son destin. Il avait, au sein du MPCI, échappé à une mort certaine vers Ouangolo, sauvé in extremis par Fofié Kouakou Martin, avant d’échapper à l’attentat contre le Fokker 100 qui le transportait à Bouaké le 27 juin 2007. Les embuscades pour l’éliminer, il en a connu mais est toujours sorti indemne de ces épreuves.

Une fois de plus, le destin s’offre à lui de la plus mauvaise des manières. Et ce n’est pas fait pour rassurer les Ivoiriens qui croyaient dur comme fer au triomphe du dialogue, arme secrète des forts.

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Les leaders politiques qui chantent l’houphouétisme au quotidien, ont-ils saisi la portée de la philosophie de ce grand homme d’Etat qu’était Houphouët-Boigny ? Il est vrai, le Vieux Bélier manœuvrait pour des coups subtilement bas, mais savait pardonner et avancer.

En cette fin d’année 2019, alors que la naissance de Jésus-Christ s’annonce, tous les religieux et même athées, prient pour un apaisement des cœurs. Alassane Ouattara qui a su puiser en son for intérieur les ressources pour pardonner aux profanateurs de la tombe de sa défunte mère, Hadja Nabintou Cissé, saura trouver en lui, les mécanismes du pardon.

Il le faut, pour rassurer investisseurs et populations, militants de tous bords et surtout ne pas exposer ses militants face aux autres qui ne rêvent que de vengeance. Il faut aux Ivoiriens, sortir de la peur des élections, destructrices de vie, pour ne célébrer que les élections, source de vie car régénératrices de cellules politiques pour le bien des Ivoiriens.

Tout est fini ? Abanan ? Non, colotcholo (Dieu en sénoufo), gnamien pkli, lago (dieu, en baoulé et bété) saura adoucir les cœurs renfermés à l’ouverture, au pardon, et permettre à tous ces Ivoiriens qui se connaissent, se parlent, sabrent le champagne et le bon vin depuis les années lycée et université, de se retrouver et se donner l’accolade. Sans hypocrisie !

Les ivoiriens ont besoin, eux qui depuis des années ont perdu le goût du rire vrai, de l’appréciation des efforts réels de développement, et ne pas songer à limiter le pays à des hommes, de simples mortels.

En cela, suivant Simone Gbagbo, il est vrai que l’avenir de ce pays ne saurait se limiter à des hommes, fussent-ils géniaux. L’avenir de ce pays appartient à tous les Ivoiriens, épris, on le pense de paix et d’idées de développement pour ce pays, bâti par la sueur de plusieurs générations d’hommes et de femmes pour qui, le sacrifice n’était pas de trop. Il est temps de célébrer Noël, cette fête de magie et de rêve. Le rêve pour l’heure, caressé par les ivoiriens qui ont pris d’assaut les gares routières, pas pour fuir, mais rentrer en famille pour les fêtes de fin d’année, est le dégel des cœurs des politiciens de ce pays nôtre, afin que la paix sincère ne se résume pas en l’absence de guerre mais une quiétude morale et psychologique. C’est cela aussi la magie de Noël, croire en un rêve. Cette fois-ci, les grands ont remplacé les enfants et ils attendent ce cadeau du Père Noël Alassane Ouattara afin que la magie de Noël à l’ivoirienne, ne soit pas illusion, leurre, mais réalité.

Par Adam’s Régis SOUAGA

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