Journée internationale de la danse, le métier nourrit-il son homme en Côte d’Ivoire ?

Mis à jour le 30 avril 2022
Publié le 29/04/2022 à 1:00 , , ,

C’est un métier noble comme ils aiment souvent le dire. Pourtant, les danseurs ivoiriens ne vivent pas tous de leur art. Un problème d’organisation serait à la base de cette situation.

On les retrouve dans tous les spectacles ou événements artistiques. Les danseurs occupent une place importante dans l’industrie de l’art en général en Côte d’Ivoire. Pourtant, beaucoup, parmi eux, ne vivent pas de leur passion. Sous-cotés et donc très souvent mal payés, les danseurs ivoiriens font face à un problème d’organisation comme nous l’explique George Kouamé, administrateur culturel.

« Il existe deux fédérations de danse en Côte d’Ivoire. Et au lieu de travailler ensemble pour l’amélioration des conditions de leurs membres, ces fédérations avancent en rangs dispersés. Voilà le vrai problème. En Europe par exemple, il y a le strict minimum à payer à un danseur qui prend part à un spectacle. Si vous refusez de payer, il ne dansera pas. Pourtant ici, le promoteur ou l’artiste peut donner ce qu’il veut au danseur sans que cela ne choque personne. Ce sont des choses qu’il faut changer » s’indigne l’acteur culturel.

Outre cette situation, George Kouamé pointe aussi du doigt les organisateurs de spectacle en Côte d’Ivoire, qui ne respectent pas la création artistique.

« Il y a beaucoup de copinage dans ce milieu. Des groupes de danses participent à des spectacles parce qu’ils ont des amitiés avec les organisateurs de ces événements. Ce qui n’est pas normal. Dans des pays de la sous-région comme la Guinée, le Burkina Faso ou le Mali, l’industrie est réglementée mais ce n’est pas le cas pour le moment en Côte d’Ivoire » renchérit-il.

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Malgré la situation précaire dans laquelle certains danseurs exercent leur métier, d’autres par contre ont réussi à professionnaliser leur art. Selon eux, il est possible de vivre de la danse à condition de comprendre le métier.

« On vit bien de la danse, car c’est un art. La danse est un métier à part entière quand on sait monnayer son talent. Le souci, beaucoup de danseurs n’ont ni la formation, ni l’éducation nécessaire pour valoriser le métier. Quand ils prendront conscience de leur force, ils sauront se vendre. Par ailleurs, il y a aussi des mesures à prendre au niveau du Burida, car le danseur pour l’instant n’y a aucun droit » a réagi pour sa part Rhode Karismatik, fondateur du groupe de danse urbaine Karismatik Project.

La journée internationale de la danse est donc l’occasion pour les danseurs ivoiriens de réclamer un meilleur statut. Pourtant,  sans véritable organisation, aucun progrès n’est possible.

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