‘’L’ami de l’Afrique’’, c’est l’image qui reste collée à la carrière politique de Jacques Chirac. Décédé ce jeudi 26 septembre à l’âge de 86 ans, l’ancien président de France a marqué le contient noir de par la relation étroite qui le liait à l’Afrique. Même si celle-ci était très souvent sujette à controverse. Retour sur le passé africain de cet homme d’Etat.
1995 -2007, douze années d’exercice du pouvoir d’Etat pour Jacques Chirac, mais aussi douze années d’illustration sur le continent africain. Arrivée à l’Elysée dans un contexte où le contient noir cherchait encore ses repères après l’effondrement du mur de Berlin, n’a pas mis du temps pour imprimer sa marque dans le quotidien de l’Afrique. Continent auquel il est attaché depuis son entrée en politique.
Profondément conservateur de la France-Afrique, Chirac s’est investi très tôt dans la sauvegarde des relations entre son pays et le contient noir. Déjà premier ministre des présidents Valéry Giscard d’Estaing ( 1974-1976) et de François Mitterrand (1986-1988), puis chef d’Etat de 1995 à 2007, il entretenait des liens anciens avec des leaders africains qu’il côtoyait, tout en se préoccupant également de la vie des populations. C’est dans ce cadre qu’a été créé la ‘’taxe Chirac’’ sur les billets d’avions en vu d’alimenter un fonds de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Sous Chirac aussi le continent noir a bénéficié d’une revue en hausse de l’aide publique française au développement (APD). En 2007, elle est remontée à 0.5% du PIB alors qu’elle avait fondu dans les années 1990. L’ère Chirac a aussi fait profité l’Afrique du désendettement qui ont atteint des milliards d’euros.
« Sans Paris, nous n’aurions jamais accès aux dirigeants de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international. On ne pourrait pas se faire entendre », avait fait remarquer en son temps l’ancien premier ministre centrafricain Martin Ziguélé.
Mais Jacques Chirac, c’est aussi et surtout des rapports tumultueux avec des dirigeants africains. Ces derniers ayant conservé de lui l’image d’une France, puissance coloniale donc impériale. Ce sont des prises de positions directes dans les affaires intérieures des Etats. Parfois militaires, comme ce fut le cas en Centrafrique et au Tchad. Mais aussi en Côte d’Ivoire avec l’opération Licorne. La France de Chirac avait déployé sur le sol ivoirien plus de 3000 soldats pour servir de forces d’interposition entre l’armée régulière et les rebelles qui contrôlaient la partie du pays. Toute chose que ne comprenait pas Laurent Gbagbo le président ivoirien d’alors. L’on se rappelle que l’ex-dirigeant ivoirien disait en substance que Chirac troublait son sommeil.
Sous Chirac, les prise de position de la France étaient aussi politiques, comme ce fut le cas en 2006 en ex-Zaïre actuelle RDC. Où, la France de Chirac a opté pour Joseph Kabila pendant la présidentielle. Mais aussi au Togo où la succession entre Eyadema père et fils a été souhaitée par la France. Mais aussi au Maroc où Chirac s’est fait avocat de a cour royale contre le Sahara occidental au conseil de sécurité de L’ONU.
Aimé ou mal aimé, après le général De Gaulle, Jacques Chirac on peut le dire, est à ce jour l’homme d’Etat français qui a marqué les relations France-africaines.
Richard Yasseu
7info.ci
