Société

Institutrice décédée en couche au CHR de Daloa, le mari raconte ce qui s’est passé

Mis à jour le 30 août 2022
Publié le 30/08/2022 à 4:00 , , ,

Mourir en voulant donner la vie. Y.A.S, 37 ans, institutrice dans la Cité des antilopes, est décédée lors de l’accouchement de son enfant dans des conditions tragiques. Le témoignage de son mari.

Elle ne savait pas qu’elle avait rendez-vous avec la mort.  Y.A.S institutrice de 37 ans ne reverra plus jamais les siens après cet ultime passage à l’hôpital.

Les faits. Le jeudi 18 août 2022, la femme à terme, se rend naturellement au Centre hospitalier régional de Daloa pour un accouchement. Chose qu’elle avait déjà faite vu qu’elle n’était pas à sa première grossesse.

Hélas ! Ce sera un aller sans retour pour cette dernière. Que s’est-il réellement passé dans cet établissement sanitaire ? Y.K.F, le mari de la défunte qui l’accompagnait ce jour, joint par 7info, témoigne.

« J’ai accompagné ma femme qui devait accoucher, à l’hôpital général de Daloa. Lorsque nous sommes arrivés, elle est même descendue seule du taxi et a marché jusqu’à la salle d’accouchement. Par la suite, j’ai été appelé par les sages-femmes de garde afin de donner certains renseignements notamment sur notre lieu d’habitation. Dans son carnet il était mentionné qu’elle avait subi une césarienne en 2018, mais j’ai quand même pris la peine de le leur signifier », confie-t-il à 7info avant de poursuivre.

« Je leur ai même dit que si ce n’était pas possible qu’elle accouche normalement, ils pouvaient procéder à une césarienne pour qu’on ne perde pas de temps. Mais les sages-femmes m’ont rassuré qu’il n’y avait aucun souci pour qu’elle accouche par voie basse. J’ai donc laissé ma femme dans leurs mains et je suis sorti », a-t-il ajouté.

Le futur père s’est alors vu remettre une ordonnance qu’il s’est empressé de régler vu que sa femme était sur le point d’accoucher. Pourtant la grossesse présentait déjà des complications. Mais selon Y.K.F, il n’en savait rien.

« Au petit matin vers 7 heures, je vois un homme en blouse blanche qui me salue et qui entre dans la salle d’accouchement. Quelques minutes plus tard, il est ressorti et a demandé à voir la famille de Y.A.S. Je lui ai répondu que j’étais son mari. Lorsque je suis arrivé à son bureau il m’a dit : Monsieur je suis vraiment désolé mais votre femme a rendu l’âme », confie-t-il la gorge encore nouée après la disparition subite de sa femme.

Sur le moment, Y.K.S affirme n’avoir pas vraiment compris les propos du médecin. La réalité était difficile à accepter.

« Honnêtement j’ai entendu ce qu’il a dit mais je n’ai pas compris. Je lui ai demandé ce dont il parlait et il m’a répété la même phrase. C’est seulement à ce moment que j’ai réalisé la gravité de la situation », raconte-t-il.

LIRE AUSSI: Décès de la journaliste Ange Lath, son concubin suspecté a été arrêté

Le drame a ému toute la ville de Daloa. Le décès en couche de la jeune institutrice a provoqué la colère des habitants et surtout l’implication du ministère de la Santé. Une enquête préliminaire a même été ouverte afin de faire la lumière sur cet événement tragique.

Résultat, dix jours plus tard, soit le dimanche 28 août 2022, plusieurs décisions ont été arrêtées par le ministère de tutelle. Il s’agit de la suspension immédiate du Dr D.J, gynécologue-obstétricien qui assurait la garde, de ses activités professionnelles et de sa traduction en conseil de discipline.

Une circulaire instituant des administrateurs de garde dans tous les hôpitaux de référence du pays en vue de s’assurer de la présence effective des agents et le respect des gardes médicalisées sera également prise.

L’enquête sur la disparition brutale de Y.A.S sera approfondie afin de situer les responsabilités administratives et prendre des mesures correctives qui s’imposent.

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE