Politique

Hamed Bakayoko, au service du collectif

Mis à jour le 13 mars 2020
Publié le 13/03/2020 à 6:58 , ,

S’exprimant après le Président de la République qui s’est longuement expliqué sur sa décision de ne pas se présenter à l’élection présidentiel d’octobre prochain, le Ministre d’Etat a adoubé le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly comme étant le candidat incontournable du RHDP.

Par là même, il décide de taire ses ambitions, de se mettre « au service d’une équipe » conduite par un homme avec qui les incompréhensions s’étaient longtemps accumulées. Pourquoi cette décision, alors que son équation personnelle aurait peut-être pu lui permettre de se lancer?

D’abord, les deux hommes se sont parlés. Ils ont pu aplanir leurs différents. Cela s’est vu à maints reprises lors de sorties officielles où ils n’hésitent plus à afficher leur nouvelle proximité.

Surtout, ils ont parfaitement compris que leur complémentarité pouvait être la clé du succès. Chacun a vu en l’autre ce qui lui manque pour partir à l’assaut du pouvoir : une expertise reconnue dans la conduite des affaires complexes de l’Etat, chez le Premier Ministre qui, de fait, est le choix du Président Ouattara pour préserver son héritage et poursuivre son travail. Hamed Bakayoko lui sait également gré de la loyauté manifestée depuis 30 ans à l’égard de celui qui l’a lancé en politique ; inversement, Amadou Gon Coulibaly reconnait le talent du Ministre d’Etat à avoir su gérer les intempestives et dangereuses humeurs d’une partie de l’armée. Cela lui a permis de se consacrer à sa tâche et de présenter, à l’heure de l’échéance, un bilan probant. Sa popularité enfin, notamment auprès des jeunes générations, ne pèse pas rien dans l’analyse.

Les deux hommes se donc sont compris : leurs destins sont liés. Le plus proche collaborateur du Président et son fils préféré savent que désormais ils doivent marcher main dans la main. Toute autre attitude aurait été vue comme une trahison du mentor, ce à quoi l’un et l’autre refusent. Il revenait à Hamed Bakayoko d’accomplir le geste qui restera et qu’il convient de saluer à sa juste valeur : refusant le court-terminisme, la division et l’individualisme, il fait allégeance au dauphin aujourd’hui désigné. Mieux, il le désigne lui-même! Ce n’est pas une garantie de victoire mais un préalable incontournable pour ne pas perdre assurément.

Ce faisant, le parti au pouvoir se trouve, de manière consentie -c’est une rareté, en ordre de bataille, plus de six mois avant l’échéance. L’on en vient à se poser la question des autres formations politiques. Au FPI, où l’on sent les lignes bouger lentement vers l’unité, saura -t-on trouver à temps « le jeune » qui fera consensus? Quant au PDCI, qui a donné rendez-vous aux Ivoiriens juin 2020, les « RHDPistes » sont déjà partis. L’unité se fera -t-elle à marche forcée ou la démarche sera -t- elle partagée.

La rédaction de 7info

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