Côte d’Ivoire

Grogne sociale- Un poteau tue un étudiant, l’INJS en mouvement, SNEDAI cité

Mis à jour le 6 juin 2018
Publié le 06/06/2018 à 7:50 , , , ,

Poleafrique.info s’est rendu ce matin à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS), pour connaître les raisons du mouvement d’humeur des étudiants de cet établissement. Ils avaient érigé des barrages de fortune sur plusieurs axes de la commune de Marcory, après le décès d’un des leurs. La police est intervenue pour rétablir l’ordre.

A l’arrivée de notre équipe sur les lieux des rixes entre forces de l’ordre et étudiants de l’INJS, le calme était revenu. Mais les traces de la contestation de ce mercredi étaient encore visibles aux alentours de l’établissement. Quelques cargos de CRS, stationnés le long du mur de l’Institut avec quelques agents de la police nationale, veillaient à contenir les étudiants dans l’enceinte de l’établissement, pour éviter d’autres heurts. Interrogé par Poleafrique.info, Coulibaly Oumar, étudiant en licence 3 d’éducation motricité, donne les raisons de ce mouvement d’humeur.

« Ce matin il y a eu un accident. L’étudiant Dié Eric Privat, est venu au cours comme d’habitude à 7h30. Et comme le professeur n’était pas encore arrivé, il est allé participer à une séance sportive dans la salle multisports de l’établissement. Et c’est là que le poteau de handball qui n’était pas bien fixé, l’a percuté à la nuque. Très vite, nous l’avons transporté à l’infirmerie mais comme d’habitude, il n’y avait aucun médecin pour s’occuper de lui. Finalement le camarade est décédé par faute d’assistance médicale. Et ce n’est pas la première fois que cela arrive » affirme le délégué des grévistes, avant d’énumérer d’autres problèmes qui ont envenimé la situation.

« Nous sommes 1800 dans cet Institut. Après l’admission au concours, nous étions directement intégrés à la fonction publique. Mais ce n’est plus le cas. De plus, avant les jeux de la francophonie, on nous a demandé de quitter l’ancienne cité, qui sert actuellement de bureau à une entreprise appelée SNEDAI. Et que nous serions relogés après. Mais voici pratiquement un an que les jeux sont finis, on invente des problèmes de canalisation pour nous empêcher d’occuper les bâtiments préfabriqués pour l’occasion. Pendant ce temps, on les loue à des entreprises. A cela s’ajoute le retard dans le paiement des bourses. Nous avons estimé que trop était trop » a réagi l’étudiant.

C’est donc en colère et regroupés au sein de l’établissement que les étudiants ont finalement reçu la visite d’un membre du ministère des Sports et Loisirs, dirigé par le ministre François Albert Amichia. Il a présenté les condoléances aux étudiants au nom de son ministère, et promis prendre toutes les dispositions afin d’éviter que de telles situations se reproduisent.

« Nous sommes sensibles à vos préoccupations. Nous avons pris toutes les dispositions afin que vous soyez désormais dans les meilleures conditions de travail. Mais pour l’heure nous sommes venus compatir à votre douleur. Dans les jours à venir, nous allons examiner avec vous toutes vos revendications » a tenté de rassurer l’envoyé du ministre Amichia, comme rapporté par le confrère Abidjan.net.

Eric Coulibaly

Polearique.info

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