Côte d’Ivoire

Grandes Rencontres du CESEC- Charles Diby Koffi permet à Ly Ramata de s’expliquer sur l’enseignement supérieur, « le développement technologique manque », des justifications à huis clos

Mis à jour le 21 juin 2018
Publié le 21/06/2018 à 9:32

La Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Ly Ramata Bakayoko, accompagnée de plusieurs collaborateurs et de présidents d’universités a présenté la stratégie de développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Côte d’Ivoire. Les perspectives sont bonnes à l’en croire.

« Enseignement supérieur, recherche scientifique et innovation en Côte d’Ivoire : défis, vision et perspectives » est le thème de la conférence prononcée par la ministre Ly Ramata Bakayoko devant les conseillers économiques, sociaux, environnementaux et culturels ivoiriens ce mercredi 20 juin.

Avec sept universités publiques jusqu’en 2021, 46 grandes écoles publiques et 210 grandes écoles privées, Ly Ramata Bakayoko estime qu’il « y a intérêt de poursuivre la décentralisation et l’équité » dans le ratio étudiants/ université selon les normes Unesco. « Nous avons un sureffectif de nos universités » a reconnu la ministre qui s’est toutefois rejoui des acquis obtenus de 1960 à maintenant. Même si au passage de 1980 à 2010, les crises économiques et politiques ont fragilisé le système d’enseignement supérieur.

D’ailleurs, en dépit des efforts consentis selon elle depuis 2011 par le gouvernement sous la conduite du Dr Alassane Ouattara, des grèves persistent dans les universités publiques du fait des étudiants et personnels d’encadrement et administratif.

C’est ce contraste que voulaient comprendre le président du CESEC, Charles Diby Koffi et ses pairs conseillers afin de mieux orienter leur avis à l’Exécutif. C’est pour donc avoir les rudiments pour affiner leur avis que la ministre Ly Ramata Bakayoko a été invitée par la chambre consultative ivoirienne dans le cadre de la deuxième édition des Grandes Rencontres du CESEC.

« Ici ou ailleurs, la problématique de la formation et de l’avenir des jeunes, « certitude d’aujourd’hui et espoir de demain », se pose avec acuité » a indiqué Charles Diby Koffi.

Posant le diagnostic de son secteur, Pr Ly Ramata Bakayoko a découvert que « le développement technologique manque à la Côte d’Ivoire pour son paradis. » Après ce constat, elle a eu une séance de questions-réponses avec les conseillers pour comprendre pourquoi l’espace universitaire est devenu une zone de crise permanente.

La ministre Ly Ramata a expliqué les dysfonctionnements des universités publiques avec les grèves à répétition à huis clos. Toutefois, les conseillers économiques, sociaux, environnementaux et culturels qui étaient ses interlocuteurs ont eu les informations pour mieux orienter leur avis sur le système d’enseignement supérieur et la recherche scientifique.

Qu’y-avait-il à cacher quand à travers les universités, toutes les familles ivoiriennes, en tout cas économiquement faibles qui ne peuvent donc pas envoyer leurs progénitures à l’extérieur, se retrouvent dans le débat et veulent être rassurées ?

En tout cas, avant ce huis clos dont rien n’a filtré sinon la ferme volonté d’Alassane Ouattara de doter son pays de 14 universités à l’horizon 2021, Ly Ramata Bakayoko a révélé que le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique passera à 20% du budget national. Très peu encore mais l’Etat fait avec les moyens de bord.

« L’instabilité dans nos universités bouleverse la mise en œuvre des programmes et du système LMD » a regretté la ministre. Pour elle, néanmoins, « nous sommes passés de la dégradation à la renaissance de l’université depuis 2011 ».

La ministre a présenté le fruit de la recherche ivoirienne avec deux brevets pour le traitement de la banane plantain et la banane dessert. Quatre autres sont en attente de validation à l’OAPI dont un pour le traitement du verger manguier. Il existe à l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, une biobac qui est devenue une biobac communautaire qui sert à préserver les générations futures d’épidémies.

« Les défis, dix au total sont possibles à relever que sur des campus pacifiés » a-t-elle soutenu. Pour l’amélioration du système, 415 enseignants-chercheurs ont été recrutés au profit des cinq universités publiques. La ministre Ly Ramata Bakayoko mise sur les perspectives de « poursuite de la décentralisation », d’équipement de 15 salles de TD à hauteur de 4 milliards FCFA grâce au concours de l’AFD (Agence française de développement), « d’établissement du contrat de performance, l’amélioration de l’efficacité interne et externe des universités, la valorisation des fruits de la recherche, la promotion des start-up » pour relever un grand pan des défis.

La bonne gouvernance avec la « démarche qualité », l’établissement de contrat de performance et « faire de nos universités des universités entrepreneuriales » fait dire à Ly Ramata Bakayoko que « nous sommes engagés pour un enseignement supérieur de qualité et une recherche scientifique pertinente au service de la nation. »

Un exposé qui a sans nul doute convaincu Charles Koffi Diby qui a fait savoir à la ministre que « vous nous avez convaincus, rassurés. » On attend l’avis du CESEC sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique en Côte d’Ivoire, un secteur dénoncé pour ne pas trouver et secoué par des grèves permanentes.
Adam’s Régis SOUAGA
Source : Rédaction PôleAfrique.info

 
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