Défense

Gaston Ouassénan Koné, des étudiants et policiers retraités racontent le disparu

Mis à jour le 9 août 2023
Publié le 09/08/2023 à 1:00 , , ,

Les forces armées de Côte d’Ivoire sont en deuil. Elles ont perdu l’un de leurs pionniers. Le général de division à la retraite, Gaston Ouassénan Koné est décédé dans la soirée du mardi 08 août 2023. 7info revient sur le parcours du soldat qu’il a été.

 

Cadet d’une fratrie de 9 enfants, Gaston Ouassénan Koné voit le jour le 24 avril 1939 à Katiola (centre-nord). C’est à l’école catholique de Katiola qu’il commence l’école. Après des études primaires, il poursuit sa scolarité au lycée classique et moderne de Bouaké.

Dans cette ville, il se fait remarquer par ses aptitudes physiques. Il rejoint plus tard l’armée. Le jeune Ouassénan Koné est affecté au Bataillon autonome de Côte d’Ivoire (BACI), à Bouaké.

En 1959, en pleine guerre d’Algérie, il part étudier dans la prestigieuse Académie militaire de Cherchell, située à l’ouest d’Alger, la capitale algérienne. Il sera muté en qualité d’officier à Constantinois au nord-est de l’Algérie. Ensuite, il poursuit une formation à l’école d’aviation de Dax, puis à l’école des officiers de la gendarmerie nationale. A la veille de l’indépendance, ce gendarme, affermi dans sa vocation d’officier, rentre en Côte d’Ivoire. Le 07 août 1960, il a le privilège de descendre le drapeau français et de hisser celui de son pays qui venait d’arracher son indépendance à la France.

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Deux ans après l’indépendance (1962) sur instruction du président Félix Houphouët-Boigny, il crée la garde présidentielle dont il deviendra le pilote pour les vols en hélicoptère.

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Une ascension rapide

En 1964, il est nommé commandant supérieur de la gendarmerie nationale. En 1970, le lieutenant-colonel Gaston Ouassénan Koné est désigné pour ramener l’ordre dans le Guébié. Cette localité du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, s’était soulevée contre les autorités. En 1977, il est promu général de brigade. Deux ans plus tard, il obtient sa troisième étoile et devient général de division.

Le général Ouassénan Koné entre ensuite dans l’administration publique. Il est nommé ministre de la sécurité du gouvernement Daniel Kablan Duncan avant d’être remplacé à ce poste par le ministre Dibonan Koné. Il lui était reproché d’avoir fait bastonner des responsables politiques dont feu le Professeur Abdouramane Sangaré, alors numéro deux du Front populaire ivoirien (FPI).

« Je me rappelle de cette affaire. A l’époque, j’étais sergent de police. Le ministre n’avait pas apprécié un article de presse écrit sur lui avec sa photo renversée et qui réclamait sa démission. C’était vraiment insultant », relate à 7info, Kouakou. K Jules, un policier aujourd’hui à la retraite.

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Et de confier que : “le ministre Ouassénan Koné était un homme rigoureux. Il ne jouait pas avec la discipline. Souvent, il était le premier à se rendre au service pour donner l’exemple. Toute ma carrière, j’ai évolué avec la discipline qu’il nous a inculquée lors de son passage au ministère de la sécurité ».

En 1995, la situation politique était explosive. L’opposition multipliait des mouvements de contestation. Ces mouvements étaient pour la plupart animés par des étudiants.

« Ouassénan Koné, un nom qui faisait peur. Je me souviens. Nous étions en 1995, je crois. J’avais été avec d’autres camarades arrêté puis conduit à l’école de police. Nous avons été conduits dans la salle de tirs appelée à l’époque “ la maison Blanche“ de ladite école. Où nous avons subi, je dirai une correction », se souvient N’Guessan Martial, un psychologue, joint par 7info.

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De toute sa carrière professionnelle, le général Ouassénan Koné est resté loyal à la patrie. C’est un ténor de l’armée ivoirienne qui s’en est allé.

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