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Fixation du prix de la tonne du régime du palmier à huile, les producteurs réagissent

Mis à jour le 2 novembre 2023
Publié le 03/11/2023 à 7:00 , , ,

Producteurs, transformateurs et raffineurs de régimes du palmier à huile sont désormais situés. Les prix de la tonne de cette spéculation sont connus depuis le mardi 31 octobre 2023. Une annonce qui ne laisse pas indifférents les acteurs de la filière.

 

 

« Sur la période d’octobre à décembre 2023, la tonne du régime du palmier à huile bord champ s’achètera à 65 000 FCFA et le prix chez les raffineurs est fixé à 530 000 FCFA la tonne ». C’est la décision consensuelle arrêtée lors d’une réunion technique tenue le mardi 31 octobre à Abidjan, entre les associations interprofessionnelles de la filière palmier à huile et le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières.

En dehors de la fixation du prix de la tonne de régime du palmier à huile, les difficultés auxquelles la filière est confrontée, étaient aussi au centre des échanges.

Suite à la fixation du nouveau prix de la tonne de régimes du palmier à huile, les producteurs, maillons essentiels de la chaîne de production attendent plus de l’Etat ivoirien.

« On ne doit pas faire de politique de plafonnement des prix dans ce secteur, il faut laisser le marché fixer le prix. L’Etat doit subventionner les prix afin qu’on ait des revenus supplémentaires. Malheureusement il ne fait rien dans ce sens. Dans le secteur du pétrole, les prix ont été déplafonnés quand bien même la Côte d’Ivoire n’est pas un pays pétrolier. Maintenant pourquoi on ne le fait pas pour les entreprises et producteurs ivoiriens qui exercent dans le secteur agricole, alors qu’on dit que le succès de ce pays repose sur l’agriculture. Cela veut dire que vous empêchez les nationaux d’être riches et je ne suis pas d’accord avec ça », soutient Porquet Désiré Jacques, producteur de palmier à huile, joint par 7info.

 

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Faire contre mauvaise fortune, bon cœur, c’est ce à quoi certains producteurs sont réduits.

« En tant que productrice j’aurais souhaité que le prix de la tonne soit plus élevé. Mais comme il est question de satisfaire les producteurs et les usiniers, ils ont pris le juste milieu donc on fait avec. Actuellement nous sommes en période de faible production, on s’est dit que vu qu’il n’y a pas assez de graines de palme, le prix allait grimper mais c’est tout le contraire qu’on constate sur le marché. Le nouveau prix qui a été fixé c’est juste pour trois mois, après cette période il y aura encore d’autres échanges pour fixer un autre prix. Donc on s’inquiète pour ce qui va arriver », nous confie Gnagoui Tibé, une productrice de palmier à huile.

La production ivoirienne d’huile de palme se partage entre petits planteurs villageois et plantations industrielles. Les premiers, environ 40 000, cultivent 175 000 hectares (soit 4,3 hectares en moyenne par actif), avec un rendement faible, de l’ordre de 5 à 8 tonnes/hectare.

En attendant la prochaine rencontre pour la fixation du nouveau prix de la tonne de régimes du palmier à huile, les producteurs demeurent dans l’incertitude.

 

Maria Kessé

 

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