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Filière Palmier à huile, des producteurs qui s’accrochent malgré la crise

Mis à jour le 3 novembre 2023
Publié le 03/11/2023 à 5:00 , , ,

C’est l’apanage de bon nombre de producteurs locaux. A l’instar des autres secteurs, les producteurs de la filière palmier à huile font face à de nombreuses difficultés.

 

 

Face au ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, le mardi 31 octobre 2023, les acteurs de la filière palmier à huile se sont exprimés sans langue de bois. Le tableau est peu reluisant car la filière a des difficultés.

« Au cours de la crise sanitaire de la COVID-19 et la guerre en Ukraine, l’Etat de Côte d’Ivoire, pour garantir l’approvisionnement du marché national en huile raffinée, a pris des mesures pour plafonner les prix des produits de la filière palmier à huile et interdire l’exportation de l’huile au cours du dernier trimestre de l’année 2022. Ces mesures ont eu pour conséquence de nous fermer les marchés de la sous-région, donnant ainsi l’opportunité aux opérateurs économiques des États voisins de se tourner vers d’autres fournisseurs principalement ceux de l’Asie du Sud-est » a fait savoir Henri César Sama Damalan, Président du conseil d’administration du Conseil hévéa-palmier à huile.

 Cette fermeture des marchés a eu pour conséquence, l’entrée massive sur le territoire ivoirien, d’huiles raffinées en provenance des pays d’Asie du Sud-est. Des huiles qui bénéficient de subventions des prix de l’oléine et vendues à des prix défiants toute concurrence. Résultats des courses, les industries locales ne sont plus compétitives sur le marché national et sur le marché sous-régional.

Cette situation n’est pas sans répercussions sur les producteurs locaux. Jointe par 7info, Gnagoui Tibé, productrice de palmier à huile, explique leurs déboires.

« Le coût de la vie a augmenté, tout ce qui est fertilisants, herbicides et engrais qu’on apporte à nos plantations, on ne peut plus les acheter. Même la main-d’œuvre et le matériel à utiliser dans les plantations a augmenté. En toute honnêteté les producteurs ne se retrouvent pas actuellement », regrette-t-elle.

 

LIRE AUSSIFixation du prix de la tonne du régime du palmier à huile, les producteurs réagissent

 

De son côté Porquet Désiré Jacques, également producteur de palmier à huile, déplore la fluctuation des prix.

« Le régime de palmier à huile est un produit périssable, si les usiniers ne le prennent pas ce sont nous les producteurs qui perdons. Tu as 48 heures maximum pour livrer tes régimes, passé ce délai, ça pourri. Donc moi je propose qu’on plafonne les prix, afin que tout le monde puisse en tirer profit », explique-t-il.

Les acteurs de la filière palmier à huile ne sachant plus à quel saint se vouer, l’intervention de l’Etat est plus que nécessaire.

« Si l’Etat ne prend pas de mesures rigoureuses pour protéger les industries ivoiriennes, la filière palmier à huile ne sortira pas de ses difficultés », a prévenu le président du conseil d’administration du Conseil hévéa-palmier à huile.

Afin de trouver une solution à la crise qui secoue la filière, une réunion technique entre les associations interprofessionnelles de la filière palmier à huile et le ministre de tutelle, avait été organisée le mardi 31 octobre.

A cette occasion, le prix de la tonne de régimes de palmier à huile pour la période d’octobre à décembre 2023, avait été fixé. Il s’agit de 65.000 FCFA la tonne bord champ et le prix chez les raffineurs est fixé à 530 000 FCFA la tonne.

 

Maria Kessé

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