Côte d’Ivoire

Élections locales- Non réforme de la CEI, voici ce que va faire l’opposition

Mis à jour le 17 septembre 2018
Publié le 23/05/2018 à 8:23 ,

Les élections locales en Côte d’Ivoire, pointent à l’horizon avec une Commission Électorale Indépendante (CEI), toujours contestée par les opposants au régime. La réforme demandée semble avoir peu de chance d’aboutir. Pendant ce temps, les candidatures pour les régionales, se préparent dans le camp du parti au pouvoir et ses alliés, le RHDP. Dos au mûr, l’opposition promet réagir.

De Gagnoa à Abidjan, en passant par Issia, le mot d’ordre est le même. « Nous poursuivrons notre combat jusqu’à obtenir la réforme de la CEI, rendue caduque par un arrêt de la Cour Africaine des Droits et des Peuples » arguent à tous les meetings, les leaders de l’opposition. La posture n’a donc pas changé, malgré les premières tentatives infructueuses des opposants, qui réclament la révision de l’organe chargé des élections en Côte d’Ivoire, face au régime resté de marbre.

Et pourtant le temps suit son cours, avec lui, le calendrier électoral. Les élections régionales se profilent, après les sénatoriales, boycottées par l’opposition, qui a dénoncé un passage en force du pouvoir à travers une CEI forclose. Mais jusque là, rien n’a changé. Jean Bonin, secrétaire général adjoint du Front Populaire Ivoirien (FPI) tendance Affi N’Guessan, révèle qu’il y aura cette fois des candidatures de son parti.

« Les militants doivent savoir que nous ne baisserons pas les bras tant que la CEI ne fera pas l’unanimité. Néanmoins, nous leur demandons de se faire enrôler car nous allons présenter des candidats aux régionales et aux municipales. Et nous sommes convaincus d’obtenir des résultats probants. Nous ne nous laisserons pas une fois de plus intimider par le pouvoir » déclare t-il.

D’un côté de l’opposition, se trouve l’Alliance des Forces Démocratiques (AFD) avec le FPI tendance Affi N’Guessan, et ses alliés. De l’autre, Georges Armand Ouégnin, président de Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) et ses partenaires tels que le FPI d’Abou Drahamane Sangaré ou encore l’URD, qui entendent maintenir eux aussi, la mobilisation pour une CEI plus consensuelle. Mais ces actions non concertées, demeurent inefficaces. Dahi Nestor, secrétaire nationale chargé de la jeunesse et membre du bureau politique du FPI tendance Abou Drahamane Sangaré, annonce un mot d’ordre à l’endroit des militants, dans quelques jours.

« Je ne pourrais me prononcer car même si je suis membre du bureau politique, je reste soumis aux textes du parti. Il y a un comité central qui se réunira le samedi 26 mai prochain, à l’issue duquel, un mot d’ordre sera donné. Nous verrons s’il faut déjà participer au nouveau recensement lancé par la CEI puis participer aux élections ou s’il faut s’abstenir. La marche à suivre sera en tout cas connue dès le samedi prochain » assure t-il.

Mais pour Eddie Guipié, enseignant-chercheur à l’Université Péléforo Gon de Korhogo, l’opposition gagnerait à participer à ces élections malgré les irrégularités qu’elle dénonce.

« C’est vrai qu’il y a beaucoup de problèmes. Et le pouvoir ne fait rien pour arranger les choses. Cependant l’opposition qui n’a pas participé aux sénatoriales, devrait prendre part aux régionales pour connaître sa valeur réelle. Il n’est jamais bon de boycotter des élections car cela ne contribue pas au jeu démocratique. Sinon lorsque la CEI annonce une mise à jour de la liste électorale en une semaine, je me dis que c’est impossible. En mon sens, il aurait fallu deux ou trois mois, pour recenser tout le monde pour la bonne tenue des futurs scrutins. Hélas ! Cependant au risque de me résumer, les opposants au régime doivent prendre part aux élections régionales dans le pays » a exhorté le politologue.

Même si la date n’est pas encore connue. Les élections régionales se tiendront cette année en Côte d’Ivoire. Et pas sûr que la CEI soit réformée avant.

Éric Coulibaly

Source : Rédaction Poleafrique.info

 

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