Analyses

EDITO – Le temps de la discipline et du civisme / Par Adam’s Régis SOUAGA

Mis à jour le 15 juillet 2019
Publié le 15/07/2019 à 11:54 , , , , ,

Bouaké, deuxième grande ville ivoirienne, ex-fief de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles et capitale ivoirienne de l’indiscipline. Il ne fallait pas attendre un acte salvateur qui vienne du côté des hommes politiques.

De peur d’être puni par un électorat réfractaire au changement positif, au maintien des petits privilèges et au contournement des règles de vie en communauté, l’élu, fait ses calculs et perd de vue l’essentiel : la bonne hygiène de vie, la discipline et le civisme.

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Mais, quel maire se souvient encore de son « programme » de campagne ? Très peu. Alors candidat, beaucoup ne croyait même pas en ce qu’ils proposaient à l’électorat, qui lui, caractérisé par l’immédiateté comme de bons nègres, attendait la saison des billets de banque.

Face à l’incapacité évidente des élus à trouver solution à des faiblesses de gouvernance, à Bouaké, depuis plus d’une semaine, le Préfet de département et de région, Tuo Fozié, a pris son bâton de commandement pour descendre sur le terrain. Avec l’ensemble des forces de l’ordre, il a décidé de mettre de l’ordre dans la ville, à commencer par les détenteurs et usagers de moto. Pas de casque, rétroviseurs, vignette, carte grise et assurance, fourrière !

Pour l’heure, les éléments de la police et de la gendarmerie, déployés dans la ville, résistent au racket. On espère, pour longtemps.

Après avoir sensibilisé, accordé une période de latence pour la mise en conformité de la documentation administrative des engins à deux roues (casque, vignette, carte grise, permis de conduire), le temps de la sanction est arrivé.

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Rouler une moto à Bouaké se fait ces derniers jours avec beaucoup d’inquiétude. Ce dimanche 14 juillet, un des cargos de la police est rempli de motos qui vont grossir le lot d’engins déjà saisis et disposés à la préfecture de police.

Il y a au carrefour de la Sicogi, à Ahougnansou, des policiers et des gendarmes. La traque ne concerne pas seulement les mototaxistes mais, tous les usagers de moto. Il faut avoir plus que le reçu d’achat de la moto qui coûte en moyenne 450.000 FCFA. Alors, comment peut-on acheter un engin à ce prix et être incapable de prendre une assurance, une vignette, une carte grise et un casque ?

Ce n’est pas de la négligence mais une foutaise vis-à-vis de l’Etat qui n’a que trop toléré l’indiscipline, érigée en règle de vie. Faire allusion à Bouaké, c’est sans nul doute, voir toutes les faiblesses de l’Etat. Mutinerie, Bouaké. Grève sauvage de conducteurs de motos-taxis à qui l’on exige des documents administratifs, Bouaké. Non respect du code de la route, encore Bouaké.

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La dernière menace de manifestation de mécontentement des conducteurs de moto-taxi a reçu la réponse adéquate de la part du Préfet, Tuo Fozié. Droit dans ses rangers, le militaire-Préfet les a invités à le défier. Le déploiement de plusieurs unités des forces de l’ordre, a témoigné de sa volonté de faire les choses dans les règles de l’art.

Désormais, la population est tenu à jumelles par le Préfet qui a opté pour le civisme fiscal. Ces milliers d’engin, toutes pièces au complet, sont une source de rentrée fiscale pour l’Etat. L’action de sécurité, par le port systématique de casque et le maintien des retroviseurs, est indéniable.

A Koumassi, Cissé Ibrahima Bacongo a lui aussi décidé, dès son investiture, de s’attaquer à la faiblesses des hommes politiques : la peur. Par sa courageuse option, la commune a changé d’allure pour le plus grand plaisir de tous.

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C’est dire que c’est possible ! Partout dans le pays, les maires, sous-préfets et Préfets sont capables d’appliquer les consignes élémentaires résumées en un seul mot dans notre hymne national, la DISCIPLINE. La Côte d’Ivoire, même avec toutes les grandes réalisations économiques, ne saura être au rendez-vous universel du développement salutaire, si la discipline n’est pas érigée en règle de gouvernance. Ne faudrait-il pas créer un ministère à cet effet afin que l’on arrête avec nos mauvaises habitudes ? Déverser l’eau sale sur la voie bitumée ou non est un réflexe banal, ordinaire, tout comme uriner à tout vent sans égard. Jeter des sachets ou autres détritus à côté d’une poubelle difficilement vidée est un sport national.

La pollution musicale qui agresse est saluée. La dépravation des mœurs, encouragée et célébrée. Il n’y a qu’à voir ce phénomène de « Amina de Koumassi » pour voir qu’on est en pleine dérive.

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La solution : avoir des administrateurs comme Tuo Fozié pour imposer la discipline car il est temps, grand temps que ce pays sorte de son indiscipline, tant sur les routes que dans les bureaux où la corruption a encore la peau trop dure. Mais, si à Bouaké, le premier visage de l’ex-rébellion du MPCI, démontre que c’est possible de vaincre l’anarchie, c’est dire que plusieurs Tuo Fozié peuvent bien métastaser dans ce pays et donner un sens à l’union, la discipline et le travail.

Par Adam’s Régis SOUAGA

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