Analyses

[Edito]- Évitez les frustrations dommageables ! / Par Adam’s régis SOUAGA

Mis à jour le 1 juillet 2020
Publié le 01/07/2020 à 6:11 , , , , , ,

La compagnie aérienne nationale Air Côte d’Ivoire a repris ses vols domestiques au grand soulagement d’une frange d’ivoiriens. Pour peu que l’on ait un peu de moyens financiers, on peut donc aisément s’offrir des déplacements entre Abidjan et les villes de l’intérieur, desservies par Air Côte d’Ivoire. Après près de deux mois d’arrêt d’activités, c’est déjà une bonne nouvelle pour les personnels navigants. Avec eux, les décideurs de l’entreprise et leurs familles dans un contexte brumeux, fait de trous d’air, susceptibles de conduire au licenciement de personnels. C’est donc un acte à saluer !

Mais, là où le bât blesse, c’est le maintien, à l’arrêt des autocars des compagnies de transport routier de personnes. Depuis le déclenchement de la crise sanitaire due au coronavirus, Covid-19, le gouvernement ivoirien, à l’instar de gouvernements africains, avait sonné l’alerte et exigé l’immobilisation des cars pour empêcher les déplacements de personnes susceptibles, d’aggraver selon les experts, la propagation de la maladie.

En dépit de cet effort économique opéré par les directions des compagnies de transport terrestre, inter-urbain, ça n’a pas menti ! Depuis le lundi 29 juin, la Côte d’Ivoire enregistre 9214 cas positifs au Covid-19, 3996 guéris et 66 décès. Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a même insisté sur la morbidité qui a atteint les jeunes là où au début, on les croyait résistants.

Abidjan concentre au moins 95% de cas positifs et les cas apparus à l’intérieur du pays, après le 21 avril, l’ont été par le déferlement de personnes parties d’Abidjan. Après l’arrêt des tests.

Au moment où l’Etat décide donc de rouvrir les airs alors que le nombre de cas s’accroît, il est bien évident qu’il a passé en revue toutes les probabilités. Alors, pourquoi maintenir à ce jour l’inertie des services des compagnies de transport routier de personnes ? Si cela ne tenait qu’à véritablement lutter contre la maladie, on le comprendrait mieux. Le disant, nous pointons un doigt accusateur sur ce déni de constat face à la reprise clandestine de la circulation de compagnies de transport.

A Adjamé où la majorité des compagnies de transport se trouve, le ballet des « Bouaké-Bouaké, Yakro-Yakro » a repris. Le tarif du transport a juste un peu augmenté pour passer à dit-on 10.000 FCFA  là où l’on payait 6100F !

A la nouvelle gare, les compagnies de transport de Korhogo font des rotations et aident même à l’établissement de laissez-passer. Une connaissance arrivée de Korhogo et rentrée depuis quelques jours à même poser cette question : « Est-ce que cette affaire d’isolement est réel ? »

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D’autres compagnie et autocars, après les convois de retour des personnels et élèves, organisés par le ministère de l’Education Nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, ont maintenu sur les pare-brise, les documents de voyage. Des responsables de compagnies de transport routier de personnes, qui jusque-là, ont observé au mot et à la lettre l’injonction gouvernementale, commencent à s’exciter et dénoncer ce qui apparaît comme deux poids deux mesures. Il faudrait au gouvernement, se donner les moyens de faire respecter ses propres mesures.

En tout état de cause, le fait que ce soit à Bouaké que l’on retrouve dans un camion de bétail une dizaine d’individus, lequel camion qui a traversé la frontière Nord où sont positionnés des check-points, c’est dire qu’il y a un problème !

L’isolement du grand Abidjan avec arrêt des activités économiques a plus produit des effets bénéfiques à l’intérieur du pays qu’à Abidjan. Dans la lutte contre la maladie, ne faudrait-il pas changer d’approche si on veut être plus efficace ?

En quoi les passagers des avions seraient-ils moins à risque que ceux qui empruntent les cars de transport en commun ? Il est évident que si l’on permet la reprise de la circulation et des activités, avec des sanctions bien visibles et non camouflées, chacun fera la police. Les transporteurs ne voudront pas arrêter leur activité du fait d’une négligence qui pourrait provoquer l’hécatombe dans leur entreprise. Ils se donneront les moyens de faire respecter les mesures barrières comme dans les avions. C’est effectif à UTB dans les gares de l’intérieur du pays où il est fait obligation de se laver les mains, et de porter obligatoirement le masque.

Beaucoup d’ivoiriens sont encore à la maison, en chômage technique, avec la rentrée scolaire qui avance à petits pas mais sûrement. Le gouvernement pourrait-il faire face à cette avalanche sociale ? Il est temps de revoir les paradigmes de lutte contre la pandémie à coronavirus, surtout que le relâchement a déjà donné du résultat.

Adam’s régis SOUAGA

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