Analyses

EDITO- Bocanda, un département maudit ? / Par Adam’s Régis SOUAGA

Mis à jour le 19 août 2019
Publié le 19/08/2019 à 12:26 , , , ,

Département de la région du N’zi, Bocanda se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Dimbokro et de Didiévi sur l’axe de Daoukro. C’est un des départements dont on parle très peu en Côte d’Ivoire. Pourtant, Bocanda se transforme négativement avec un orpaillage clandestin devenu légal au regard de ce qui se passe sur le terrain.

De grands bourgs construits avec des bois et des bâches noires, des grappes de pauvres hères qui sortent de la brousse, la nature parsemée de trous béants à la recherche du précieux métal, ont fini par défigurer le paysage et l’eau. Le fleuve N’zi que vous pourrez voir dans un de nos reportages a changé de couleur pour passer d’une eau claire, à une eau boueuse à la couleur argilo-rougeâtre.

Localité jadis animée par l’activité de production et de commercialisation du café-cacao, dans ce qui était connue comme l’ancienne boucle du cacao, Bocanda a eu sa voie principale, la départementale qui la relie à Dimbokro et à Daoukro, en 1973 !

Ce bitume se dégrade et la ville est sale. Aucune animation particulière et une vie monotone, triste, l’âme en peine.

7info.ci était ce week end dans ce département mal connu pour toucher du doigt la réalité quotidienne de la population. Loin de la ville, il a fallu descendre en pleine brousse, à Assika-N’ziblékro pour mettre le PS GOUV à la loupe.

Dans ce grand village de plus de 3000 âmes, les points d’adduction d’eau potable, sont insuffisants et il faut faire recours aux puits. L’électricité, pour l’heure, une vue de l’esprit là où des sites habités, de moindre taille, ont le courant.

Assika-N’ziblékro, c’est 40 Km de route non bitumée qui devrait depuis la mi-2018, être reprofilée sur une durée de 7 mois. Ce délai est aujourd’hui largement dépassé et les travaux n’ont pas été effectués comme prévus. 7info.ci vous permettra de juger des difficultés d’accès à ce gros bourg, pourtant grenier encerclé par des cours d’eau, de ce département.

Le centre de santé est à une dizaine de kilomètres et une jeune fille en grossesse a perdu la vie et celle de l’enfant qu’elle portait, par manque de dispensaire de premier contact. A Bocanda, un crochet au sein du service de pédiatrie de l’hôpital général, indique que la température est préoccupante. On ne peut juste que prescrire des médicaments ou face à des cas graves, acheminer le malade au CHU de Bouaké. La pharmacie de l’hôpital, ne peut à peine servir des antipaludéens !

En route pour Assika-N’ziblékro, une halte dans l’un des premiers villages communaux de Bocanda, a attiré l’attention de l’équipe de reportage. La vidéo de 7info.ci vous édifiera. Depuis 1996, un village a de l’électricité qui fonctionne au fuel et pour une croix de 2000 F, le village est plongé dans le noir. Les obsèques d’un habitant se déroulent avec une électricité obtenue grâce à un moteur. Pourtant, il faut juste un transformateur et un raccordement au réseau national dont la ligne de moyenne tension passe à peine, à 100 m du premier poteau électrique du village.

Lire la vidéo: IMPACT DE L’ORPAILLAGE CLANDESTIN SUR LE FLEUVE N’ZI

La population du département de Bocanda s’interroge. Les 46 Km de voie qui relie ce chef-lieu de département au département de Didiévi, dont le bitumage avait été annoncé par le Président de la République, est toujours attendu.

Par contre, grâce au président du Sénat, Me Jeannot Ahoussou-Kouadio, Didiévi a son bitume qui a été renforcé. Des hommes forts, au sein d’un régime politique, pour tirer le développement, on se pose la question de savoir si Bocanda n’en a pas. Toujours est-il qu’une localité n’a pas besoin d’avoir des hommes au sein d’un pouvoir, pour bénéficier de l’attention de l’Etat.

Les médicaments, les poteaux électriques, le matériel pour les pompes à motricité humaine, passent par la route. Or, la cinquantaine de kilomètres entre Dimbokro et Bocanda, est un calvaire pour les véhicules. L’axe routier Didiévi-Bocanda, non bitumé est mieux que cette voie qui est dite bitumée mais parsemée par des espaces sans bitume, envahie par la poussière et des trous d’éléphant.

La seule satisfaction, la réhabilitation de l’axe routier Toumodi-Dimbokro par où nous sommes rentrés à Yamoussoukro. Dans la capitale politique, 7info.ci, mettra à la lumière l’état de la ville. Chacun se fera une idée car les Ivoiriens, attendent beaucoup d’actes que des promesses dont la non tenue, finit par rendre ridicules ceux qui les tiennent. Les temps ont changé et il faut changer avec. 7info.ci a décidé de mettre le doigt sur la réalité du terrain. Les reportages vidéo en live ou non sont à voir sur notre page Facebook, 7info.

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