Côte d’Ivoire

Droit de l’Homme- Un panel pour comprendre les procès post crise, le cas Laurent Gbagbo et Blé Goudé analysé

Mis à jour le 11 octobre 2018
Publié le 11/10/2018 à 8:21 , ,

Où en est le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ? L’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH), ONG leader dans l’observation des procès post électoraux, a organisé une causerie débat sur le sujet ce 11 octobre 2018 à Abidjan. Une occasion pour la structure de dresser le bilan d’observation, à  mi-parcours. Les panélistes ont aussi  discuté du bilan de l’action de la Cour Pénale Internationale (CPI) en Afrique, depuis sa création.

L’objectif pour l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme, « Contribuer au déroulement de procès post crise équitables et impartiaux pour une réconciliation effective et durable en Côte d’Ivoire ». Et pour conduire les échanges, plusieurs experts et acteurs  des procès post-crise, ont été invités. Il s’agissait de se prononcer sur les différentes procédures en cours notamment l’affaire Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé.

 « C’est une question de responsabilité que de questionner les processus de justice afin de susciter un débat national et citoyen sur ce cas » introduit le président de l’OIDH, Éric-Aimé Semien. 

 Face à l’impatience des victimes au droit à la vérité et le sentiment de partialité de la Cour par le camp Gbagbo, les panélistes appellent à la sérénité dans l’attente du dénouement, seul chemin vers la réconciliation nationale.  Selon ces derniers, le procès est ralenti par la santé des détenus, la recherche de preuves, de témoignages et leur vérification. Cela provoque une gêne. Me Hyacinthe Gbiegba, de la coalition centrafricaine pour la CPI, s’interroge : « pourquoi avoir arrêté Gbagbo et Blé Goudé avant même d’avoir récolté des preuves irréfutables ?

 Pour sa part, l’analyste André Silvère Konan tempère et appelle à la patience. « Tout finira par se savoir car on parle de plus de 3000 morts. Les ivoiriens ont donc besoin de connaître la vérité car ces derniers ne se sont pas suicidés »

Dans l’assemblée, idem. On s’interroge sur la nécessité de garder captifs les deux hommes depuis 7 ans, là où d’autres louent l’avènement de la CPI en Côte d’Ivoire, garante de la paix. 

 Mais avant ces échanges qui ont passionné l’assistance,  un bilan est dressé sur l’action de la CPI dans son combat contre l’impunité en Afrique. « La CPI a beaucoup de défauts » tance Angela Mudukuti de Wayamo Foundations. Les manques de moyens financiers sont aussi pointés du doigt. D’autres, comme Xavier Jean Keita de la CPI, louent l’action de cette Cour qui réunit 123 États, dont 33 en Afrique, et qui permet une justice transparente et équitable.

 Selon lui, prendre son temps est gage de qualité. Il s’évertue à rappeler le rôle que joue « la jeune adolescente (CPI) » de vingt-ans auprès des victimes, notamment à travers le fonds d’indemnisation qui leur est dédié. D’aucuns, à l’image de Me Diabaté, expert de la CPI, mettent en avant le rôle de l’institution qui fait respecter les droits de l’homme, « épine dorsale de la paix et du développement ».

Le débat sur la CPI est donc ouvert. En dehors de ces thèmes sus-cités, plusieurs autres ont fait objet de débats et d’échanges. L’OIDH souhaite ainsi promouvoir la libre expression et le partage d’idées sur des questions d’intérêt national.

Éric Coulibaly et Victor Merat

Poleafrique.info 

 

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