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DIABO- Deux châteaux, eau invisible, « pâquinou » dans le désarroi

Mis à jour le 14 mars 2019
Publié le 18/04/2017 à 5:26

Quatre ans que dure le calvaire. Les gouttes n’ont pas coulé des promesses et les robinets sont à sec. Pourtant, la commune de Diabo dispose de deux châteaux d’eau.

Des bidons jaunes, verts, bleus, blancs, en somme de toutes les couleurs attachés sur des vélos, des motos, des tricycles, des pousse-pousse (wotro) pour avoir la précieuse goutte d’eau. Diabo va mal et rien n’est fait pour sortir la population qui s’est accrue de cette disette sans fin. Comme d’accoutumée, les fils de Diabo, 20 Km à l’ouest de Bouaké (Région de Gbèkè) se sont donnés rendez-vous pour le traditionnel « pâquinou ». En tout cas, tous ceux qui ont eu le temps ont été au rendez-vous du « pâquinou » dans l’ambiance qui fait tant rêvée. Mais, avec un arrière-goût.
L’eau potable, la fausse note 

Dans toutes les concessions de la ville, les robinets sont à sec. « Nous avons dû payer 40.000 FCFA aux sapeurs-pompiers de Bouaké pour une livraison d’eau à la population ce samedi, la cour était noire de monde mais c’était insignifiant » témoigne le chef de canton « Gblo mamela », Nanan Thomas Kouassi Yao. Un passage chez le sous-préfet, sans résidence officielle depuis des années sans une réaction des fils et filles ni de l’Etat, pour le même constat. Ses garçons sont croisés juste à l’entrée de la concession ouverte et sans clôture qui lui sert de « résidence ». 
Firmin Kouakou a produit rapport sur rapport sans réaction. Le chef de canton de faire savoir que « si les camions citernes de l’Onep pouvait faire des rotations pour desservir la population, cela soulagerait un peu tant la situation est difficile » recommande-t-il.
Diabo a deux châteaux d’eau, le premier construit en 1996 et le second en 2013. Politikafrique.info a pu faire le constat de la poursuite des 
raccordements et pose de nouveaux compteurs par l’agent de la Sodeci. Pourtant, il sait bien qu’aucune goutte d’eau ne coulera.
Chaque matin et début de soirée, les femmes font la corvée d’eau sur les puits pour un peu d’eau boueuse. « On ne prend plus qu’un bain » témoigne un jeune en route à moto pour trouver quelques bidons d’eau. Le « pâquinou » 2017 s’est célébré en joie, avec son lot de baptême à  l’église catholique, la fiesta dans les maquis, la consommation de  boissons alcoolisées dans les bars. Les jeunes et autres fils de la  région sont venus en masse. Certains n’avaient pas mis pieds à Diabo  depuis plus de 20 ans. D’autres, hauts fonctionnaires de l’Etat ont opté  pour un ralliement de leur village avec le véhicule de service. La  volaille a manqué, la joie était au menu mais l’eau potable faisait  défaut. Va-t-on dire que l’Etat a oublié Diabo ? Rien n’est moins sûr  même si, en dépit des manifestations de blocage de la voie

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