Côte d’Ivoire Portraits

Défense- Un étudiant-prof de français au commandement de la Gendarmerie territoriale

Mis à jour le 4 avril 2019
Publié le 04/04/2019 à 4:27
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Son nom, du temps où il était à la section recherches de la Gendarmerie Nationale était connu mais Yéo Ousmane a choisi l’ombre pour plus d’efficacité.

Avoir de la vision en tenant compte du passé est l’objectif que s’assigne le Général Touré Alexandre Apalo qui a opté pour des compétences insoupçonnées pour l’aider dans la mission qui lui est assignée à la tête de la Gendarmerie Nationale. Ainsi, de son bureau, il a par son expérience aux côtés des Généraux Gervais Kouassi et Nicolas Kouakou, pu apprécier les hommes.

Pour diriger la plus grande et visible représentation de la gendarmerie nationale sur le terrain à travers la Gendarmerie Territoriale, constituée de 6 légions, 32 compagnies et 164 brigades, le Général Apalo Touré a jeté son dévolu sur Yéo Ousmane. On le connaît que sur les convocations de la brigade de recherches d’Abidjan. Seulement, cet homme discret et rigoureux qui a remporté des lauriers professionnels est encore, un « étudiant » avec en poche un CAP-CEG d’enseignement de français ! Un prof parmi des gendarmes.

Sorti du « sizang » (le bois sacré en Sénoufo) de son Korhogo natal où il vit le jour le 1er janvier 1967, avec une solide connaissance de la vie en société, Ousmane réussit à son Baccalauréat, série A3, au Sénégal. Il opte pour un cycle court et se tourne vers l’enseignement qui en ces années 90, est devenu un bon circuit professionnel en dépit du salaire à double vitesse. L’homme a sa petite idée en tête et n’entend pas être un partisan du moindre effort (PME). Avec son CAP-CEG pour dispenser les cours de français, il ajoute en 1993, une Licence en Lettres Modernes à son arc.

Dans la foulée des diplômes universitaires, Yéo Ousmane, nourri au courage sénoufo, intègre l’école des forces armées (EFA) à Bouaké entre 1992 et 1995. En 1996, il obtient le Brevet de parachutiste et son diplôme du Cours d’application des officiers supérieurs de la gendarmerie nationale où il est entre temps entré. Les diplômes, Yéo Ousmane en a collectés et il semble insatiable dans l’acquisition du savoir. Les pieds dans la tradition, la tête dans le modernisme, il avance en perfectionnement intellectuel et entend s’imposer comme un modèle pour ses collègues de promotion mais aussi pour les cadets.

Depuis 2014, l’homme ne dort pas, rédigeant lentement son mémoire de Doctorat en Sciences Politiques et Juridiques, Option Gestion des Conflits sur le processus DDR en Côte d’Ivoire sur le thème : « Désarmement, Démobilisation et Réintégration en Côte d’Ivoire : approche singulière, peut-être expectatives multiples incontestables : construire le pont »

C’est donc cet « étudiant » qui a bénéficié de la confiance du Commandant Supérieur de la Gendarmerie comme nouveau commandant de la Gendarmerie territoriale et chef hiérarchique de toutes les Brigades de Gendarmerie en Côte d’Ivoire.

Présenté par le Général TOUVOLI Bi Zobo Grégoire comme le prototype du Gendarme, le vrai et bon, cet Officier a fait ses preuves aussi bien en Gendarmerie Mobile qu’en Gendarmerie Territoriale. Jeune Lieutenant, il a bâti sa réputation de travailleur acharné de 1997 à 2001 en tant que commandant du Peloton Mobile de Surveillance Frontière de Touba, où il a saisi 78 véhicules braqués ou volés en Côte d’Ivoire. Le réseau de malfaiteurs cherchait à acheminer ces véhicules automobiles en Guinée pour y être revendus. Ces résultats comportent aussi la saisie de plus de 3000 kilogrammes de cannabis et de produits pharmaceutiques non enregistrés. Plus de 35 tonnes de cigarettes de contrebande et des armes de divers calibres n’ont pu parvenir à leurs cibles et distributeurs grâce à la perspicacité du jeune officier. Il sera à juste titre présenté par le Général KONAN Kouamé Sévérin, Commandant Supérieur à l’époque comme le meilleur des Officiers de la Gendarmerie en termes de résultats en 1998 et 1999. Il sera cité en exemple publiquement et récompensé en 2000 par le Général de Brigade GUEI ROBERT alors chef de l’Etat pour son travail bien fait. En 2001, avec son équipe, il retrouve le véhicule de l’Ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, braqué et introuvable pendant deux jours. Opération au cours de laquelle les bandits sont abattus. Cet acte de bravoure a permis de circonscrire l’incident diplomatique entre les deux pays. Le Burkina ayant pensé à l’époque à un braquage orchestré par les autorités ivoiriennes contre leur Ambassadeur. En outre grâce au maillage efficace de sa zone, il a réussi à saisir à Touba, quatre (04) véhicules de la Banque Africaine et de Développement (BAD), braqués depuis Abidjan.  Au regard de ces brillantes interventions, il fut félicité et décoré au grade de Chevalier de l’Ordre National.

Titulaire d’un Master 2 en stratégie et Sécurité Défense, Gestion des conflits et des catastrophes, Diplômé d’Etat-Major, il est également diplômé de l’école Supérieure internationale Française de Guerre au Cameroun. Le Colonel YÉO OUSMANE est aussi titulaire d’un Diplôme d’expertise en Police Judiciaire.

Entre le service, les cahiers et livres, c’est à croire que l’officier ne se repose pas.

Ses résultats sur le terrain à la Gendarmerie Mobile rivalisent aussi avec sa réputation célèbre en matière judiciaire au niveau de la Gendarmerie Territoriale. Il est à l’initiative des méthodes d’enquêtes modernes à la Gendarmerie par l’utilisation du Numérique et de la Police Technique et Scientifique.

Toujours invité dans les Forums Judiciaires internationaux, par son Expertise, il parcourt régulièrement la Sous-Région Mali, BURKINA, NIGER, TOGO, Bénin dans le cadre de la lutte contre le Terrorisme. Il a été l’un des Enquêteurs internationaux sur l’utilisation des enfants Soldats à BANGUI en CENTRAFRIQUE. Sa participation aux Conférences internationales Judiciaires et spécifiquement dans le cadre de la lutte contre le Terrorisme à Dakar avec le FBI, en France, en Belgique, en Angleterre, ne se comptent plus.

Point focal du FBI au niveau de la Gendarmerie au plan des Investigations et des Enquêtes, il a de par la pertinence de sa collaboration avec cette Institution de Référence, obtenu avec l’accord de la hiérarchie la formation de 10 Officiers de la Gendarmerie dans le domaine Judiciaire, de la Traçabilité liée à la Drogue et au Terrorisme qui ont séjourné avec lui aux États-Unis à WASHINGTON et NEW-YORK, il y a quelques semaines. Au plan local, il a dirigé plusieurs grandes enquêtes en relation avec le Tribunal de Grande instance de Paris dont celles sur la disparition du journaliste GUY ANDRÉ KIEFFER, de l’enquête sur les détournements de fonds de la filière Café-cacao en 2008, sur la crise post-électorale, sur les Terroristes arrêtés au Nord de la Côte d’Ivoire. Il s’est fortement illustré dans l’enquête sur l’attentat terroriste de Grand Bassam avec une reconstitution judiciaire vidéo des faits qui démontre l’expertise ivoirienne en termes d’enquêtes et qui fait aujourd’hui objet de partage à l’internationale.

C’est donc à cet officier-étudiant qu’on qualifierait de gendarme hors pair et pétri de talents qu’est confié la gestion des brigades de gendarmerie de la Côte d’Ivoire.

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Adam’s Régis SOUAGA

Source : rédaction Pôleafrique.info

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