Transport

Covoiturage VTC, conducteurs et utilisateurs se prononcent

Mis à jour le 6 avril 2022
Publié le 06/04/2022 à 8:00 , ,

L’option ‘’partage’’ est la nouvelle possibilité qu’offre l’application Véhicule de Transport avec chauffeur (VTC) de Yango. Une innovation qui permet aux utilisateurs de ce moyen de transport de faire des économies. Mais au-delà des avantages, cette option soulève quelques inquiétudes.

Les utilisateurs de l’application VTC de Yango ont désormais la possibilité de partager un véhicule avec un autre passager en cours de trajet. Le covoiturage prend ainsi tout son sens. De façon concrète, grâce à l’option ‘’partage’’, l’application avertit, à l’avance, le conducteur et l’utilisateur que le trajet sera partagé. Libre donc à l’utilisateur d’accepter ou de refuser de partager son trajet.

Une aubaine pour ces utilisateurs de réduire les coûts du transport, en témoigne Etty Landry, un conducteur de VTC à Abidjan joint par 7info. « Si par exemple, vous êtes en Zone 4 et que vous vous rendez à Yopougon, si vous acceptez de partager la course elle peut vous coûter moins cher. Si à l’accoutumée elle est de 6 000 FCFA et que vous partagez la course, elle peut revenir à 4 000 FCFA. Vous aurez économisé 2 000 FCFA », explique-t-il.

Des économies certes, en ces périodes de vache maigre, mais des insuffisances sont relevées par certains adeptes de ce moyen de transport. « Je suis actuellement dans un véhicule et je me rends à Yopougon. Présentement, l’application recherche toujours le second passager. Elle n’y arrive pas jusque-là, car l’itinéraire proposé n’est pas favorable. Et ce n’est pas sûr que le covoiturage se fasse, car nous sommes déjà à l’échangeur du quartier Liberté à Adjamé, et Yopougon n’est plus loin », confie Batikpa Kouassi à 7info.

Ce dernier, qui n’est pas à sa première tentative depuis le lancement de cette option, envisage abandonner l’expérience. « Le tarif n’est pas suffisamment réduit comme on le prétend et la course finit par être trop longue. De ma position (échangeur Adjamé liberté) en direction de Yopougon, il n’est malheureusement plus possible d’avoir de passager dans la zone sans nous détourner de notre itinéraire initial », se désole ce dernier.

 

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De son côté, Etty Landry soulève un autre problème non moins important, la sécurité. « Honnêtement, avec le niveau d’insécurité dans nos villes, je ne pense pas que le covoiturage soit vraiment adapté ici. Si je dois partager un taxi avec quelqu’un et que la personne descend avant moi, il peut arriver que le chauffeur soit obligé d’emprunter des voies non bitumées. Dans ce cas, je peux commencer à être inquiet, où est ce qu’il m’envoie, est-ce qu’il n’est pas de mèche avec le client qui est descendu, est-ce que ce n’est pas une tentative d’agression. Autant de questions qui soulèvent le problème de la géolocalisation à Abidjan qui n’est pas achevée », révèle-t-il à 7info. Pour ce dernier, les Ivoiriens n’ont pas la culture du covoiturage. « Les réalités en occident sont différentes des nôtres. En Europe, dans le VTC ce n’est pas au chauffeur de chercher la monnaie pour le client et en général là-bas le client ne réclame pas de monnaie. Mais ici, on constate que le client est toujours en train de chipoter pour sa monnaie et c’est le chauffeur qui est obligé d’aller la chercher pour lui », avoue ce chauffeur de taxi.

Autant d’inconvénients pour lesquels, les promoteurs de l’application gagneraient à mieux peaufiner leur option ‘’partage’’.

« Finalement la course m’est revenue plus chère. Je suis monté avec un tarif affiché de 3000 FCFA en mode partage contre 3800 FCFA. Le souci c’est que nous n’avons pas eu de second passager donc j’ai dû payer le montant pour lequel je n’étais pas préparé », se désole Batikpa Kouassi à la descente du véhicule.

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