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COP 22 / lutte contre le réchauffement climatique : un défi planétaire à relever ensemble (ou la nécessaire prise de conscience collective)

Mis à jour le 7 novembre 2018
Publié le 05/01/2017 à 4:37

La Conférence des parties (COP22) de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) s’est tenue du 7 au 18 novembre 2016, à Marrakech.

Cette rencontre de Marrakech avait le noble objectif de faire un état
des lieux des avancées réalisées, depuis l’accord de Paris, dans la lutte contre les changements climatiques.

Bien que les enjeux de ces rencontres annuelles soient de portée mondiale, on peut dire sans risque de se tromper qu’elles n’éveillent l’attention de nos États et par ricochet celle du monde économique national et du citoyen lambda que depuis peu.

COP 22, cela fait bien la 22ème année consécutive que ce type de
rassemblement se tient à travers le monde et la première participation officielle de la côte d’Ivoire remonte à 1994.

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, impliquée
naturellement dans toutes les activités à incidence économique, a pris part à cette édition, avec une délégation de haut niveau, composée de son Président, de son Premier Vice-Président et d’un Vice-Président spécialiste de la question environnementale.

Il faut dire que notre perception de l’intérêt d’une participation active en tant que Chambre consulaire à cette rencontre était assez peu précise au départ. La première prise de conscience est venue de la chanson officielle de l’évènement, qui mettait en avant la beauté et les bienfaits de la nature, rappelait les maux que pouvait subir notre planète en raison de l’activité humaine et soulignait la nécessité de la protéger en agissant pour lutter contre les effets des changements climatiques. En somme elle mettait en relief le lien et les interactions entre l’Homme et la nature.

Cette perception de l’importance de l’enjeu des questions environnementales s’est faite plus précise dans les réflexions communes qui ont été menées à travers les conférences et communications qui ont meublé la COP 22.

Une conscientisation bien insuffisante au regard des enjeux…
Il est vrai que ces dernières années des efforts considérables ont été menés au niveau national pour promouvoir les questions environnementales. Cependant, celles-ci ont demeuré très orientées vers la responsabilité sociétale, le développement durable et les impacts environnementaux. La dimension économique, à travers le développement d’une nouvelle économie, de nouveaux modes de productions (économie soutenable, économie circulaire, énergie renouvelable, etc…), n’était pas toujours perçue à la dimension qu’il fallait.

Les questions du réchauffement climatique et de ses effets, la raréfaction des ressources naturelles et les effets nocifs des modes actuels de production non soutenables ne font l’objet par ailleurs que d’une conscientisation bien insuffisante au regard des enjeux.

Des études réalisées par différents instituts scientifiques sur le phénomène révèlent une montée significative de température depuis près de dix ans, en précisant que ces dernières années ont été les plus chaudes. Il en résulte inexorablement un impact sur des pans stratégiques de l’économie, tels que le secteur agricole, qui est le cœur de notre économie.

Les changements climatiques sont donc devenus LE défi de l’humanité en ce 21ème siècle. Ces changements se produisent à un rythme plus accéléré qu’initialement estimé, avec des impacts et effets ravageurs pour notre continent. À tel point que retarder le temps de l’action pourrait annihiler les progrès économiques enregistrés par bon nombre de pays du continent.

Ces effets sont multiformes et susceptibles de bouleverser nos modes de vie, même s’il est difficile de prédire dans quelle mesure,
tellement ses conséquences (géographiques, sociales mais aussi économiques, sont nombreuses et interagissent les unes avec les autres. Il nous faut nous approprier ces questions et promouvoir des changements radicaux dans notre façon de les appréhender.

Mais, alors se posera la question du développement auquel aspirent légitimement les pays africains.

Le dilemme du développement Il est de notoriété que la pollution et donc le réchauffement climatique actuel sont presqu’exclusivement le fait des pays dits développés et non celui des pays en développement. Ces derniers, et notamment les pays émergents, estiment avoir le droit de continuer leur développement et donc s’engagent dans une moindre mesure dans la lutte contre la pollution.

Il pourrait en effet sembler injuste que ces pays voient leur développement entravé par la problématique d’une situation qu’ils n’ont pas contribué à créer.

Pour des pays comme la Côte d‘Ivoire, la problématique se pose différemment puisqu’il s’agit de financer la mise à niveau en termes de lutte contre le changement climatique. Le climat est devenu un terrain d’interactions complexes avec les relations internationales : le réchauffement global influe sur les relations entre les États et celles-ci à leur tour déterminent la coopération internationale sur le sujet.

Sur le plan régional, l’Afrique, qui jusqu’ici était marginalisée par la communauté internationale, est aujourd’hui l’objet de convoitises. Les changements climatiques représentent, tout particulièrement pour l’Afrique, une occasion de repenser ses modèles de développement. C’est ce qu’on comprit les dirigeants politiques et acteurs économiques africains qui s’engagent collectivement dans les négociations et actions en faveur du climat.

Des perspectives intéressantes en matière de financement des activités

L’accord de 2001 avait vu le lancement du Mécanisme de développement propre (MDP) qui visait à fournir un appui technologique et financier aux pays en voie de développement pour atténuer les impacts des changements climatiques.
Cette expérience de la COP 22 nous a permis de découvrir des
possibilités de financement énormes pour des activités de lutte contre la pollution ou de développement de systèmes de production
soutenables.
Ce rassemblement mondial en terre africaine a permis de faire valoir les besoins du continent et de consolider certains acquis.
Aujourd’hui, le défi serait d’accéder à la multitude de fonds, avec
une gestion minimale par des intermédiaires.
Autant que l’Etat, les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées doivent s’engager dans cette lutte commune. Si le premier s’engage résolument dans cette lutte avec des mesures précises, contraignantes et ambitieuses, les entreprises suivront. Par un effet d’entrainement cela se répercutera sur les populations qui adhèreront.
Nous devons envisager de repenser nos modes de vies et nos modèles de production et de développement. Car la question des changements climatiques est si cruciale que les mesures s’imposeront à nous bon gré mal gré.
Pour sa part, la CCI Côte d’Ivoire entend jouer un rôle hautement plus important en mobilisant les entreprises et en fédérant les expertises autour d’actions d’envergure.
La citation de Sergi Pàmies, célèbre écrivain espagnole « Comme l’histoire, le climat aussi ses périodes d’apogée, de décadence et de renaissance ».
Faisons en sorte que l’heure soit à la renaissance pour le bien de tous.

Dr Parfait KOUASSI

1ER VICE-PRESIDENT CCI-CI

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