Politique

Conseil constitutionnel : le président Koné Mamadou règle ses comptes

Mis à jour le 15 décembre 2020
Publié le 15/12/2020 à 9:08 , , ,

Le Président du Conseil Constitutionnel, Koné Mamadou a profité ce lundi 14 décembre 2020 de la cérémonie d’investiture du chef de l’Etat, Alassane Ouattara pour apporter la réplique à ses détracteurs.

Sous le feu des critiques depuis le début du processus électoral, le Conseil constitutionnel ivoirien, la plus haute instance juridictionnelle chargée de l’interprétation de la constitution, est qualifiée de « partisane » par l’opposition. Le président de cette institution, Koné Mamadou, est taxé par les opposants d’Alassane Ouattara d’être à sa solde. Sa démission de la tête du Conseil constitutionnel faisait partie des revendications de certains candidats à la présidentielle du 31 octobre dernier.

Le 14 septembre lorsque le magistrat de 68 ans, après analyse des dossiers de candidatures, a retenu celle d’Alassane Ouattara, les leaders de l’opposition se sont montrés de plus en plus virulents envers lui. Benjamin Téhé, cadre de Liberté et démocratie pour la République s’était attaqué au Conseil constitutionnel en ces termes : « Le Conseil constitutionnel malheureusement fait partie des maillons utilisés par Ouattara pour assassiner la démocratie ».

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Ce lundi 14 décembre 2020, à la cérémonie de prestation de serment, du vainqueur du scrutin présidentiel du 31 octobre dernier, Koné Mamadou a saisi l’occasion pour apporter la réplique à ses détracteurs.

« Chacun y est donc allé de son interprétation depuis les professeurs titulaires de la chaire de droit constitutionnel jusqu’à ceux qui ne possèdent comme seul diplôme, que leur acte de naissance. Ainsi des Plaidoyers pro domo ont été érigés en vérité irréfragables. Dans cette atmosphère de contestation intellectuelle débridée, le conseil constitutionnel est très vite apparu comme un mur des lamentations pour ne pas dire le souffre-douleur privilégié d’une catégorie d’Ivoiriens donnant ainsi corps aux scenarii les plus rocambolesques et aux fantasmes les plus extravagants. Pour l’honneur bafoué de ces humbles serviteurs dont le tort aura été finalement de n’avoir pas fait mieux que Dieu, qui lui-même n’a pas encore réussi à faire l’unanimité de ses créatures, c’est-à-dire de rendre des décisions emportant l’impossible unanimité des ivoiriens dans le cas d’espèces », a-t-il déclaré lors de la lecture du serment.

Et de commenter les contestations soulevées par les décisions du Conseil lors du processus électoral : « Le Conseil constitutionnel a un monopole absolu. Ainsi lorsque le Conseil constitutionnel a tranché, le citoyen peut approuver ou regretter sa décision. Mais, il doit savoir et surtout accepter que ni lui, ni quiconque ne peut la remettre en cause. Lorsque le Conseil constitutionnel déclare un candidat éligible, il l’est. Lorsqu’il le déclare élu, il l’est. M. le président Alassane Ouattara, vous étiez éligible et aujourd’hui, vous êtes élu ».

A la tête du Conseil constitutionnel depuis printemps 2015, ce haut magistrat fut ministre de la justice du président Laurent Gbagbo. Koné Mamadou a aussi été président de la Cour suprême de Côte d’Ivoire.

Arnaud Houssou

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