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Burkina Faso, les urgences qui attendent Ibrahim Traoré

Mis à jour le 14 novembre 2022
Publié le 03/10/2022 à 5:16 , , , , , ,

Le Burkina Faso doit reprendre sa marche. Mais après un coup d’Etat, la volonté peut être compromise surtout quand le coup est le deuxième en moins d’un an. Pour les nouvelles autorités du pays donc, il s’agira de trouver des ressources nécessaires pour réussir leurs missions. Mais quelles seront les priorités ?

Pour un pays qui vient d’enregistrer son deuxième coup d’Etat en moins d’un an, le Burkina Faso a de nombreux défis à relever pour se relancer dans le concert des nations. Le capitaine Ibrahim Traoré son nouveau dirigeant depuis le vendredi 30 septembre 2022, le sait sûrement. Mais pour Seidick Abba, un journaliste et écrivain aussi spécialiste des questions africaines, le nouvel homme fort de Ouagadougou doit prioriser certaines questions sur d’autres.

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« L’agenda et les urgences au Burkina Faso n’ont pas changé en dépit du changement à la tête de l’Etat avec l’arrivée du MPSR N°2, conduit par le capitaine Ibrahim Traoré. Les urgences, c’est de répondre aux défis sécuritaires. La situation sécuritaire a continué à se dégrader malgré le coup d’Etat du 24 janvier 2022. Donc l’urgence pour le capitaine Ibrahim c’est de renverser le rapport de force par rapport aux groupes djihadistes. Il doit avoir déjà rapidement dans les prochains jours, des résultats pour assurer la sécurité des populations et permettre aux populations de continuer à vaquer à leurs occupations et aux déplacés internes qui sont deux millions de burkinabés, de retourner dans leur foyer respectif », analyse-t-il pour 7info qui l’a joint.

Depuis le vendredi 30 septembre 2022, le pouvoir d’Etat burkinabè a changé de main. À la suite d’un coup qu’il a initié et réussi, le capitaine Ibrahim Traoré a renversé le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba qui dirigeait le pays depuis le 24 janvier 2022. Ce changement, selon le nouvel homme fort du pays des Hommes intègres, est motivé par l’insécurité due au djihadisme qui règne au Burkina Faso. Signe d’instabilité, il a surtout porté un coup à la confiance que la communauté internationale renouait peu à peu avec le Burkina Faso. Pour l’analyste africain, la reconquête de la communauté internationale doit être aussi une priorité des nouveaux dirigeants.

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« La deuxième urgence c’est de rassurer la communauté internationale qui a fait preuve d’une grande compréhension à l’endroit du premier coup d’Etat. La coopération n’a pas été suspendue avec les principales institutions. La CEDEAO n’a pas sanctionné le Burkina puisque le Burkina a accepté un calendrier de deux ans de transition qui devrait prendre fin en juillet 2024. Il lui faudra donc tout mettre en œuvre pour tenir ce calendrier pour rassurer la CEDEAO, rassurer la communauté internationale », analyse Seidick Abba.

Au-delà de leurs images au plan international, les nouvelles autorités du Burkina Faso doivent également parvenir à rétablir la confiance intérieure par la mise en place des organes de gestion du pouvoir et l’organisation des élections, estime l’analyste.

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« Ils doivent créer rapidement aussi un consensus politique à l’intérieur du pays pour conduire la transition. Désigner rapidement de nouvelles autorités de transition, le Premier ministre, le gouvernement, la nouvelle assemblée nationale. Aller rapidement vers des élections et rétablir les libertés fondamentales, puisque les activités politiques et celles de la société civile ont été suspendues. Il va falloir rapidement rattraper tout cela », fait savoir Seidick Abba.

A l’en croire, c’est un travail important qui attend le jeune capitaine et son équipe. Et il va être jugé aux résultats, car son prédécesseur Damiba a perdu le pouvoir parce qu’il n’a pas connu de résultats rapidement. « Si eux aussi ne veulent pas connaître le même sort que Damiba, il faut qu’ils présentent rapidement des résultats », conclut Seidik Abba.

Richard Yasseu

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