Politique

Bombardement de Bouaké de 2004, saura-t-on un jour la vérité ?

Mis à jour le 15 avril 2021
Publié le 15/04/2021 à 8:00 , , ,

Michel Barnier, Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin, proches de l’ancien chef de l’État français Jacques Chirac, ont été entendus lors du procès du bombardement de Bouaké (novembre 2004). Ces personnalités ont été incapables d’identifier les auteurs de l’attaque de la base militaire française ni de dire avec exactitude les noms de ceux qui ont laissé partir les mercenaires biélorusses arrêtés au Togo.

 

Ni Michèle Alliot-Marie ministre française de la Défense d’alors, ni Michel Bernier (Affaires étrangères), encore moins Dominique de Villepin (Intérieur), au moment des faits, n’ont pu éclairer la lanterne des parents des victimes et celle des juges de la Cour d’assises de Paris. Les mercenaires biélorusses qui pilotaient les avions ivoiriens ont  été interpellés au Togo, deux jours après les bombardements avant d’être libérés, contre toute attente.

 Le flou sur la libération des mercenaires

« On m’a dit qu’il y avait un problème juridique. J’ai demandé s’il y avait possibilité de monter une opération de la DGSE (services secrets) pour les récupérer. Je m’en souviens, c’était un après-midi et j’ai eu la réponse le lendemain matin : ils étaient déjà repartis », a raconté à la barre Michèle Alliot-Marie.

Quant à l’ex-ministre Dominique de Villepin, il a nié avoir été informé de l’arrestation des mercenaires biélorusses. Accusé d’être celui qui a ordonné aux autorités togolaises de laisser partir les pilotes, Michel Barnier s’est défendu en ces termes : « Je n’ai aucun souvenir d’avoir donné une quelconque instruction pour libérer ces personnes ».

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Manipulation française ?

« Les autorités françaises du gouvernement de l’époque ont absolument tout fait, de manière concertée, organisée (…). Dire qu’il n’y a pas une action alors que tous les trois ont pris de manière concertée exactement la même décision et ont ordonné clairement aux services secrets et à tout le monde de ne pas s’occuper de l’affaire, de ne rien faire », s’est indigné Jean Balan.

Alors que l’opinion française et africaine s’attendait à la vérité sur cette affaire, c’est plutôt à une grande confusion que l’on a eu droit. Saura-t-on un  jour ce qui s’est réellement passé le 6 novembre 2004 à Bouaké ? La vérité du bombardement de la base militaire française de Bouaké qui a causé la mort de neuf soldats sera-t-elle un jour connue ?

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