Il est de mode de dire que l’élément fondamental de la démocratie : c’est le respect de la constitution. Les africains aspirent à vivre dans des Etats démocratiques certes, mais pas à n’importe quel prix. La révision ou le changement constitutionnel que souhaite le président guinéen, Alpha Condé, a pour seul but d’après certains observateurs, de lui permettre de faire un 3ème mandat.

Rachid Ndiaye, ministre d’État, conseiller spécial du président de la République a entrepris des consultations avec toutes les forces vives de la nation en vue d’une réforme, voire un changement de la constitution. Ces rencontres prendront fin le 25 septembre prochain. Une démarche qualifiée de légale.

« De toute façons, nous sommes dans une démarche tout à fait légale. La Constitution reconnait au président le droit de prendre un certain nombre de mesures, de dispositions concernant l’organisation des pouvoirs publics », a-t-il confié à un confrère. Et de préciser avec optimisme : « L’objectif de la nouvelle Constitution n’est pas de favoriser un troisième mandat, mais plutôt de moderniser les institutions, proposer au pays une loi fondamentale qui puisse répondre à un certain nombre de défis qui se posent à la nation, en termes d’intégration des hommes et des femmes, en termes de mandat de collectivité locale, en termes d’environnement, en termes de représentation de la diaspora dans les institutions. »

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Selon Balé Antoine, consultant en relations internationales, cette démarche du régime Condé vise non seulement à faire un troisième voire un quatrième mandat mais aussi, à confisquer le pouvoir pour plusieurs années.

«C’est vraiment dommage quand on a lutté pendant plusieurs années pour avoir le pouvoir et qu’on l’a obtenu par voie démocratique, l’idéal c’est de le rendre par cette même voie. Cette forme de réforme constitutionnelle n’est rien d’autre que de la dictature camouflée. Il (Alpha Condé) ferait mieux de partir et laisser la place à un autre. Il n’est pas le seul guinéen capable de diriger ce pays. Pendant une décennie s’il n’a pas été capable de moderniser les institutions, répondre à certaines attentes, ce n’est pas en tripatouillant la constitution qu’il le réussira. Il veut plutôt conserver le pouvoir pour encore au moins dix longues années », lâche-t-il d’une voix rageuse.

Arnaud Houssou

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