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Assimi Goita, Mamadi Doumbouya, Henri Damiba…Ouattara a-t-il fait son choix ?

Mis à jour le 2 septembre 2022
Publié le 02/09/2022 à 1:00 , , ,

C’est la présidence de la République de Côte d’Ivoire qui donne l’information. Le Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, le chef de la transition burkinabè, va se rendre à Abidjan le lundi 5 septembre 2022 pour une visite d’amitié et de travail.

 

Au cours de ce déplacement, il est prévu une rencontre entre le président ivoirien et son hôte au palais présidentiel d’Abidjan Plateau. Les deux chefs d’Etat animeront conjointement un point de presse après leur tête à tête.

Ce déplacement est le premier du Lieutenant-colonel Damiba au pouvoir au Burkina Faso. Depuis début janvier 2022, à la suite d’un coup d’Etat, il dirige une transition dans le pays des hommes intègres. Le déplacement intervient alors que son pays, tout comme le Mali du colonel Assimi Goita et la Guinée du colonel Mamadi Doumbouya – qui ont également enregistré dernièrement des coups d’Etat- sont ‘’isolés’’ par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui exige un retour à l’ordre constitutionnel.

Choix préférentiel ou simple désir pour le président ivoirien de réchauffer les relations avec le Burkina Faso ?

« Les mesures coercitives contre les dirigeants des trois pays où des militaires ont récemment pris le pouvoir d’Etat, sont des mesures statutaires. Depuis des décennies, l’Union africaine et la CEDEAO se sont engagés dans une sorte de guerre contre les putschs. Les mesures qui ont été prises contre les putschistes sont des mesures statutaires et normales. Mais elles n’empêchent pas d’avoir des relations diplomatiques, des relations de bonne entente avec les autorités qui sont installées de façon transitoire et provisoire », analyse pour 7info, Dr Eddie Guipié, enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo.

Selon l’universitaire ivoirien, dans ces relations avec les autorités du Burkina Faso, il faut peut-être ressortir le sentiment d’aller de l’avant, ou pour suivre la transition burkinabé. Il précise également que les relations anciennes entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire appellent forcément à des rencontres entre les autorités malgré l’épée de Damoclès du retour à l’ordre constitutionnel qui plane.

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« Nul ne peut empêcher une visite d’Assimi Goita en Côte d’Ivoire dans une sorte de dégel des relations qu’il y a entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Rien ne peut empêcher Assimi Goita de recevoir le président ivoirien Alassane Ouattara à Bamako. La CEDEAO a marqué son désaccord contre les putschs. C’est vrai qu’il y a beaucoup plus de pressions contre le régime malien que contre les deux autres régimes burkinabè et guinéen. Mais cela n’empêche pas que les relations diplomatiques entre les pays continuent à se dérouler tout à fait normalement. Vous avez vu que lorsqu’il y a un putsch, cela n’entraîne pas la fermeture des représentations consulaires dans le pays concerné. Le pays continue à avoir des relations plus ou moins normales. Et les canaux diplomatiques restent ouverts. Donc ce déplacement peut être une visite pour réchauffer les relations entre la Côte d’Ivoire, tout comme elle peut être une visite pour booster la transition burkinabè. Par le biais de la méthode douce, il s’agit peut-être d’essayer de faire comprendre au colonel Damiba qu’il faut accélérer la transition pour arriver à l’ordre constitutionnel », analyse Dr Eddie Guipié.

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