Côte d’Ivoire

1 mort, des blessés, affiches déchirées,… élections 2018 : campagne sur fond de violence dans des localités

Mis à jour le 11 octobre 2018
Publié le 11/10/2018 à 8:26 ,

Le mal n’est pas là où on croit. Alors que tous les regards semblent tournés vers Abobo et Plateau pour la municipale 2018, c’est plutôt dans d’autres localités ivoiriennes que les cas de violences sont flagrants et déroutants. Le constat de l’Observatoire du Code de Bonne Conduite des partis politiques, Candidates et Candidats aux élections en Côte d’Ivoire en dit long. Des spécialistes font des recommandations. 

La soirée du 10 octobre 2018 est l’une des plus chaudes de la période de campagne qui prend fin ce jeudi. Les actes de violence entre concurrents se sont déportés dans le domicile d’Aboulaye Kouyaté, candidat du RHDP.  Ses partisans dénoncent le saccage du domicile et affirment enregistrer des blessés.

Dès  la fin de la première semaine de campagne, déjà, des inquiétudes sont signalées dans certaines localités ivoiriennes.  Une perte en vie humaine est même enregistrée du côté de Bédiala, dans le  centre-ouest  ivoirien. Une situation qui inquiète les observateurs et posent des questions sur le scrutin du 13 octobre 2018.

« Nous sommes très inquiets quant à la suite des événements ; puisque nous avons noté de nombreuses et de graves violations du Code de Bonne Conduite. L’on a même enregistré une perte en vie humaine à Bédiala, du fait de la violence électorale »,  commente Flan Pacôme Anicet, Secrétaire Permanent de l’Observatoire du Code de Bonne Conduite des partis politiques, Candidates et Candidats aux élections en Côte d’Ivoire. 

 Dans une déclaration datant du 9 octobre, cet observatoire note de multiples dérives.

« Nos observateurs nous ont rapporté deux cas de violation, à Divo et à Man. A Divo, le candidat COULIBALY Famoussa a été interdit d’accès au quartier Libanais pour y faire campagne. A Man, le candidat indépendant, Fofana Abou occupe la place de la paix pour sa campagne, sans donner la possibilité aux autres candidats d’y mener leurs activités, au mépris du principe d’occupation successive de la place de la paix par les différents candidats et candidates. Ce, malgré la tenue d’une séance d’informations de la CEI régionale, le mardi 2 octobre 2018, avec les candidats et candidates ou leurs représentants aux élections municipales et régionales » précise le communiqué.

 A côté de ce constat relatif  à la liberté de circulation des candidats et candidates et à la possibilité de battre campagne partout, sur toute l’étendue de la circonscription électorale, ce sont des actes de violence morale et d’intimidation qui sont répertoriés.  C’est ainsi que l’observatoire épingle Kandia Camara, la secrétaire générale du RDR.

« Nous retenons les propos tenus par Madame la Ministre Kandia CAMARA, dans une vidéo publiée sur internet, la montrant s’exprimant lors d’un meeting organisé à Tiébissou par le candidat du RHDP à l’élection municipale, comme constitutifs d’actes d’intimidation vis-à-vis des populations de Tiébissou».

 En dehors de Tiébissou et des localités précitées, l’Observatoire du Code de Bonne Conduite des partis politiques, Candidates et Candidats aux élections en Côte d’Ivoire cite dans son communiqué  des cas de violence dans la ville de Bondoukou, la région du  Lôh-Djiboua, la région du Bounkani,  Guiglo. A  Bédiala, l’on  déplore  une perte en vie humaine.

L’organisation regrette ce « recul démocratique » et appelle l’ensemble des candidats et candidates à faire preuve de calme et de retenue dans les actions et dans les propos et à inviter leurs militants à en faire de même. « Elle invite les hautes personnalités de l’Etat à faire preuve de mesure dans leurs prises de parole en public »

Quelles solutions pour éviter des violences en période électorale ?

Interrogée par Poleafrique.info,  Gbalet Pulcherie, présidente du Forum des organisations de la société civile estime que le problème est plus profond.

« Les organes de médiation font des communiqués, c’est bien. Mais il  fallait régler les problèmes avant d’aller aux élections vu que les crises ont généralement lieu dans la période électorale», soutient-elle.

Quant à l’analyste politique Geoffroy Julien-Kouao, il note que « ces violences sont des infractions pénales. Pour qu’elles soient punies, il faut que l’une des parties saisisse le tribunal ».

Par ailleurs, il faut noter que dans la majeure partie des localités ivoiriennes, la campagne se termine dans une ambiance bonne enfant.

Nesmon De Laure

Source: Pôleafrique.info

 

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