Société

Vente en ligne, comment je me suis fait arnaquer

Mis à jour le 12 mai 2023
Publié le 12/05/2023 à 2:00 , , , ,
Première livraison réussie, de quoi mettre en confiance Marina Kouadou et l’inciter à passer une nouvelle commande. Une erreur qui va la précipiter dans le gouffre, la tête la première. La marchandise commandée n’arrivera jamais. Les faits…

Les publications d’articles divers et à bon prix pullulent sur les réseaux sociaux et c’est devenu monnaie courante notamment dans les groupes de discussion.

C’est l’heure de la pause déjeuner ce mercredi 10 mai 2023. Marina Kouadou navigue sur la toile, à la recherche d’opportunités.

Elle qui en dehors de son boulot s’adonne à la revente d’articles divers achetés à bon prix. C’est donc toute heureuse qu’elle flaire une bonne affaire lorsqu’elle tombe sur une annonce.

« Ensemble chaussures et sacs à main disponibles à bon prix 5.500 FCFA en détail, en gros 4.000 FCFA. Carton de 10 paires de chaussures à 20.000 FCFA. Les intéressés peuvent m’écrire sur whatsapp… »

Un calcul entre le prix d’achat des marchandises, le prix de revient et un possible bénéfice en cas de majoration lors de la revente, est vite fait.

Marina contacte la vendeuse pour passer une commande. Ce qui la met en confiance, c’est qu’elle avait déjà validé un achat avec la commerçante. La livraison a même été faite le même jour sans difficulté. Pourtant, la nouvelle commande, n’arrivera jamais.

« Ce jour-là, j’ai contacté la commerçante pour une commande de trois cartons de paires de chaussures pour un total de 60.000FCFA. Elle m’a proposé de venir à son magasin à Treichville pour faire mes choix, mais vu que j’étais au bureau, je lui ai proposé de me faire livrer la marchandise. Elle m’a répondu qu’elle n’avait pas de livreur disponible en ce moment et que si je ne venais pas le même jour, ce n’était pas sûr que j’aie la marchandise. Et qu’il fallait que j’attende le prochain arrivage prévu le 22 mai. J’ai réfléchi rapidement et comme j’avais longtemps cherché ce modèle de chaussures, je lui ai proposé de lui faire un dépôt de 20.000 FCFA pour réserver la marchandise et le reste allait être soldé à la livraison. Elle a finalement accepté ma proposition et j’ai fait le dépôt sur son compte mobile money par le biais de celui d’un collègue. Dans la soirée, vu la quantité de marchandises, elle m’a proposé de me livrer le matin à mon lieu de service. Affaire conclue. C’est donc toute soulagée que je me suis mise au lit », nous révèle Marina.

Jusque-là tout allait bien vu que le lendemain jeudi 11 mai, Marina reçoit des messages de la commerçante qui lui demande le lieu de la livraison et un numéro sur lequel le livreur pourrait la joindre, lorsqu’il serait proche de son lieu de service.

Marina s’exécute et attend son colis. Mais un fait la dérange et elle partage son inquiétude avec ses collègues. Elle a remarqué que la vendeuse n’est jamais joignable en dehors des réseaux sociaux et cette dernière donne comme prétexte qu’il n’y a pas de réseau dans son magasin. Mais ses collègues la rassurent, il y a des commerçants qui procèdent de cette manière.

« La dame m’a informée que le livreur était en route et m’a même envoyé une capture d’écran du suivi de son trajet. Elle m’a aussi envoyé le numéro du livreur que j’ai appelé, au premier coup de fil, il n’a pas décroché. Plus tard la commerçante m’envoie un message dans lequel elle me demande s’il pleut à Cocody, car elle a constaté que le livreur s’est arrêté en cours de route et effectivement il pleuvait. Je rappelle ce dernier pour connaître sa position. Il décroche et me répond qu’il s’est mis à l’abri à cause de la pluie vu que ce sont des cartons. Mais j’avoue que son ton hésitant quand je lui demande son nom ne me rassure plus. Je panique et je raccroche, j’explique la situation à mes collègues et celui qui avait fait le dépôt appelle le service client de la compagnie de mobile money pour voir si on peut annuler le transfert. Hélas!  La nouvelle tombe comme un couperet, la pilule est amère à avaler. Ce sont des arnaqueurs et nous ne sommes pas les premiers à signaler ce numéro, précise un agent au bout du fil. Le compte sera automatiquement suspendu par l’entreprise qui propose par ailleurs de porter plainte à la police », nous raconte Marina Kouadou.

C’est seulement en ce moment que l’infortunée s’est rendue compte qu’elle est tombée dans les filets d’un groupe d’arnaqueurs.

Elle n’est pas la seule victime. La commerçante va pousser le culot jusqu’à lui faire croire qu’elle allait d’abord venir elle-même lui livrer la marchandise en présentant ses excuses pour le désagrément avant de se raviser. Aucun remboursement n’aura donc lieu.

Pire, la vendeuse réclame les 40.000 FCFA restant avant de disparaître totalement.

Marina Kouadou fera par la suite un post sur les réseaux sociaux pour dénoncer cette arnaque. Toujours à la recherche de la même marchandise dans l’espoir de trouver un vrai commerçant.

Marina sera contactée le vendredi 12 mai, par un faux compte qu’elle reconnaît tout de suite. C’est la même qui vient de l’arnaquer.

Maria Kessé
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