À cinq jours de l’échéance, Rodney Reed échappe à l’injection létale après la mobilisation et le soutien de millions d’Américains, stars et élus de l’État du Texas. Le tribunal judiciaire de la Cour d’appel de Bastrop a statué en faveur de l’afro-américain de 51 ans, et accordé un répit au détenu afin d’étudier les nouveaux éléments de preuve soumis par la Défense.

  Après 21 ans dans le couloir de la mort et à 5 jours de la peine capitale, Rodney Reed échappe à sa propre mort, qui était programmée ce mercredi 20 novembre. Avant que la décision ne soit rendue publique vendredi 15 novembre, le détenu bénéficiait de plusieurs soutiens. Les stars, les élus locaux et près de 3,5 millions d’américains dans une pétition, avaient recommandé la réouverture du dossier. Le tribunal des grâces du Texas avait également déjà recommandé, à l’unanimité, de reporter l’exécution de Rodney Reed afin d’examiner les nouveaux éléments présentés par ses avocats.

Rodney Reed avait été condamné par un jury entièrement blanc, à la peine capitale, en 1998, pour le meurtre de Stacey Stites, survenu deux ans plus tôt, avec qui il entretenait une relation secrète.

Si les premiers soupçons portaient sur le fiancé de la victime et ancien policier Jimmy Fennell, les enquêteurs avaient rapidement abandonné la piste, bâclé l’affaire et désigné Reed, coupable, après que ses traces de sperme aient été retrouvées sur la victime, sans pour autant approfondir l’enquête sur Fennell, dernière personne à avoir vu Stacey vivante dans l’appartement qu’ils partageaient, ni exploité les multiples déclarations et refus de ce dernier de coopérer avec la justice.

Dans leur requête, les avocats de Rodney Reed ont présenté au bureau des grâces du Texas de nouveaux éléments et plusieurs témoignages à décharge de leur client. Ces derniers viennent corroborer la version du détenu et de plusieurs proches des familles Reed et Stites, informés de la relation secrète et incriminant Jimmy Fennell.

Si le coup de poker de l’ancien policier avait payé en 2017, lorsqu’il a brandi le 5e amendement de la Constitution pour ne pas avoir à répondre aux questions pouvant l’incriminer lui-même, il faudra désormais un miracle pour échapper de nouveau à la justice.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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