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Une vingtaine de voitures confisquées au clan Obiang vendues aux enchères en Suisse pour 21,6 millions d’euros

Mis à jour le 30 septembre 2019
Publié le 30/09/2019 à 5:55 , , , ,
A Koenigsegg One:1 (2015), a Ferrari LaFerrari (2015) and a Bugatti Veyron EB 16.4 Coupe (2010), part of a collection of luxury cars owned by Teodoro Obiang, the son of the Equatorial Guinea's President Teodoro Obiang Nguema Mbasogo and confiscated by the Geneva prosecutor's office after a deal ending a money-laundering inquiry, are pictured during an auction preview of Bonhams at the Bonmont Golf & Country Club in Cheserex near Geneva, Switzerland September 27, 2019. REUTERS/Denis Balibouse REFILE - CORRECTING INFORMATION - RC1820726100

Les 25 bolides saisis par la Suisse dans le cadre d’une procédure judiciaire contre Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale et fils du président de ce pays d’Afrique centrale, ont trouvé preneurs pour 23,4 millions de francs suisses (21,6 millions d’euros) lors d’enchères caritatives près de Genève. « La vente a eu beaucoup de succès », a commenté à l’AFP Lynnie Farrant, porte-parole de la maison d’enchères britannique Bonhams, qui avait estimé que la collection rapporterait au moins 18,5 millions de francs suisses.

Les fonds seront reversés par la Suisse à des œuvres caritatives en Guinée équatoriale, petit pays pétrolier où sévit l’une des plus graves corruptions au monde, selon l’ONG Transparency International, et où une grande partie de la population vit dans la pauvreté.

Les 25 voitures ont été vendues en lots séparés, sans prix de réserve, c’est-à-dire sans prix minimum. Sept Ferrari, trois Lamborghini, cinq Bentley, une Maserati et une McLaren figuraient parmi les véhicules proposés. Un collectionneur privé international, qui disposait d’un représentant dans la salle mais dont l’identité n’a pas été dévoilée par Bonhams, a remporté un très grand nombre de lots.

C’est à lui qu’est revenu le plus disputé : une Lamborghini Veneno Roadster blanc cassé, adjugée à 7,6 millions d’euros (commission comprise), un prix largement supérieur à l’estimation haute (5,7 millions d’euros). Il n’existe que neuf exemplaires de cette « hypercar ». Il a également remporté, pour 4,2 millions d’euros, une Koenigsegg One bleu et noir carbone, estimée entre 1,7 et 2,1 millions d’euros et dont il n’existe que six exemplaires.

Une Aston Martin One-77 rouge, évaluée entre 1,3 et 1,7 million d’euros et possédant une mention gravée sur son entrée de porte spécifiant « Construite à la main en Angleterre pour Theodore N’Guema Obiang Mangue », a été adjugée à près de 1,4 million d’euros.

Trois ans de prison avec sursis

Cette collection de 25 voitures avait été confisquée par la justice genevoise après l’ouverture en 2016 d’une procédure pénale à l’encontre de Teodorin Obiang et de deux autres personnes pour « blanchiment d’argent et gestion déloyale des intérêts publics ». La procédure a été classée en février, la justice genevoise et les autorités équato-guinéennes s’étant mis d’accord pour que les voitures soient vendues et que le produit de la vente soit affecté à un programme à caractère social en Guinée équatoriale, sous le contrôle du ministère suisse des affaires étrangères.

La Guinée équatoriale, dirigée depuis quarante ans par le président Teodoro Obiang Nguema, 77 ans, a aussi accepté de verser à Genève 1,3 million de francs suisses pour couvrir notamment les frais de procédure.

Teodorin Obiang, devenu vice-président en 2012, est connu pour ses extravagances et son train de vie somptueux. Il a été condamné en 2017 à Paris à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable (hôtel particulier parisien, voitures de course et de luxe, costumes de marque par dizaines, jets privés…) dans l’affaire dite des « biens mal acquis », jugement dont il a fait appel. Cette procédure ne freine pas les préparatifs à la succession. Fin novembre 2018, il a dirigé son premier conseil des ministres.

Quelques jours avant la vente, la Guinée équatoriale avait tenté de la faire annuler, estimant que le prix de la vente serait plus élevé lors de ventes de gré à gré avec des collectionneurs et des professionnels de la branche. Cette requête avait été rejetée par la justice genevoise.

Source: https://www.lemonde.fr/

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