International

Une célèbre marque de luxe liée à Isabel dos Santos en faillite

Mis à jour le 1 février 2020
Publié le 01/02/2020 à 3:18 , , , , , , , , , ,

Et le bal se poursuit autour des « Luanda Leaks », révélations dénonçant l’origine de la fortune d’Isabel dos Santos, femme la plus riche d’Afrique. Alors que la banque portugaise Eurobic, (dont la milliardaire était la principale détentrice à hauteur de 42,5%), prenait ses distances la semaine dernière, le joaillier suisse De Grisogono lui emboîte le pas. La bijouterie de luxe liée à la femme la plus riche d’Afrique vient de mettre la clef sous la porte.

Les célébrités du monde entier se paraient des bijoux en diamant De Grisogono sur les tapis rouges. En 2012, la société genevoise et la Sodiam, société diamantaire d’Etat angolaise, signaient un accord conférant à chacun 50% des parts. Début janvier 2020, des médias tels que BBC Panorama révélaient que ce partenariat bénéficiait en réalité à Sindika Dokolo, époux d’Isabel dos Santos. Seulement un an et demi plus tard, des documents ont établi que le partenariat était bancale : la Sodiam avait investi 79 millions de dollars contre 4 millions pour Sindika Dokolo. Aussi, la contribution de Dokolo aurait en réalité été inexistante, en raison d’une commission de 5 millions d’euros pour avoir négocié l’accord, destinée à lui éviter de puiser dans ses ressources personnelles. Par ailleurs, ces documents ont établi que la Sodiam avait emprunté la totalité de la somme auprès d’une banque privée dont la plus grosse actionnaire n’est autre que « La princesse de Luanda». Aussi, l’accord aurait été goupillé de telle sorte que la Sodiam en sorte gagnante : le remboursement du prêt (à un taux d’intérêt de 9%) a été garanti par un décret présidentiel du père d’Isabel dos Santos, l’ex-président José Eduardo dos Santos.

Seulement, l’arrivée à la présidence de João Lourenço en septembre 2017 a bouleversé tous les plans. L’actuel chef d’Etat angolais a rapidement pris des mesures contre « l’ancienne première famille » du pays et ses proches, en lançant la vaste opération anti-corruption « Mains propres ». Selon le CIJI, c’est à cette époque que la Sodiam aurait tenté de vendre sa participation dans De Grisogono. En vain. Aussi, le gouvernement angolais affirme que les diamants auraient été vendus à des prix dérisoires, entraînant la perte d’1 milliard de dollars. Ainsi, la justice angolaise cherche désormais à récupérer ce milliard auprès de la milliardaire et ses associés.

Pour l’heure, le clan dos Santos nie. Les avocats de Sindika Dokolo affirment que l’époux d’Isabel dos Santos aurait investi 115 millions de dollars dans De Grisogono et payé les diamants bruts plus cher que le prix du marché. Fondée en 1990 par Fawaz Gruosi, la célèbre marque de luxe met la clef sous la porte. 65 employés perdront leur emploi.

 

Manuela Pokossy-Coulibaly

7info.ci

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE