Côte d’Ivoire Société

Suppression des frais COGES : “la bataille ne fait que commencer », selon Assalé Tiémoko

Mis à jour le 18 décembre 2020
Publié le 18/12/2020 à 10:02 , ,

Les frais COGES seront pris en charge par les collectivités territoriales dès le mois de janvier 2021. L’annonce a été faite le 14 décembre par le Président ivoirien Alassane Ouattara lors de sa prestation de serment. Le Maire de la commune de Tiassalé, Assalé Tiémoko, à l’origine de cette décision, trouve l’initiative importante. Mais selon lui, le plus dur commence. 

Il a été celui qui a pris le courage de supprimer dans sa commune pour la première fois les frais COGES, le mal qui mine l’école ivoirienne depuis plusieurs années. Et heureusement, le plus grand décideur ivoirien lui a emboîté le pas dans cette noble démarche. Alassane Ouattara a décidé de faire prendre ces charges annexes liées à l’école, aux collectivités territoriales dès janvier 2021.

Face à cette décision, la réaction d’Assalé Tiémoko ne s’est pas fait attendre. « Décision sur les Coges : Le plus dur commence. La décision du chef de l’État, de faire supporter les frais Coges par l’État et les collectivités locales est une décision d’une extrême importance tant son impact est national et concerne l’ensemble des familles ivoiriennes qui ont un enfant inscrit à l’école de la république, l’école publique », a-t-il réagi sur sa page Facebook.

Pour le Maire de Tiassalé, pour que cette décision produise ses effets, il y aura un véritable combat à mener contre un système mafieux qui s’est installé dans l’école et qui n’a aucun intérêt à ce que les choses et qui se battra avec tous les moyens pour préserver ses intérêts. « Cette fois-ci, il faudra que le débat se fasse et que tous les acteurs de la chaîne de l’éducation soient mis devant leurs responsabilités. La décision du chef de l’État implique un débat, enfin, sur la réalité des transferts de compétences aux élus locaux. On ne peut pas transférer les problèmes aux élus et garder les solutions à Abidjan, dans des ministères », a-t-il ajouté.

« La gestion de l’école primaire, préscolaire et secondaire, relève de la compétence des élus locaux (maires, gouverneurs de districts et conseillers régionaux), rappelle Assalé Tiémoko. Car c’est à eux qu’il revient, de par la loi, de construire les écoles et même de recruter les enseignants. Ce n’est pas au ministère de l’éducation nationale de construire les écoles et de recruter les enseignants, ça ne peut pas fonctionner », pense-t-il.

« Comment veut-on qu’un système soit efficace quand un seul directeur des ressources humaines doit gérer, dans un seul ministère, plus de 100 mille fonctionnaires? Comment veut-on que le système soit efficace quand c’est le ministère qui doit, au lieu de se cantonner dans son rôle de détermination de la politique de l’éducation nationale, de la conception de manuels scolaires performants, de l’organisation de l’enseignement, construire les écoles en faisant de la politique politicienne ? », s’interroge le Maire de Tiassalé.

Assalé Tiémoko continue de se poser des questions. Celles de savoir, « comment veut-on que le système soit performant quant au lieu de la gratuité, en violation de la loi sur les transferts de compétences, des ministères qui n’ont rien à voir avec l’éducation nationale (comme le ministère des sports), puissent prélever des frais dans l’école à travers les frais sur le sport ? « 1000f par élève au primaire alors que seuls 350 f arrivent à la ligue du sport et que 650 f disparaissent dans des poches sombres. Sur 1000 F pour les photos, 300 à 400 f sont reversés aux photographes et le reste est partagé entre des fonctionnaires installés dans de nombreux ministères », dénonce-t-il.

Il rappelle en ces termes, « à Tiassalé, nous avons supprimé tous les frais annexes que nous ne trouvons pas utiles et qui ne se justifient guère. On ne réglera donc pas le problème des frais Coges sans le coupler avec les frais annexes dont plus de 80% sont illégaux. La bataille ne fait que commencer ».

Drissa DIANE

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