SOTRA à Bouaké : les transporteurs communaux inquiets, les étudiants jubilent

Mis à jour le 23 septembre 2021
Publié le 23/09/2021 à 2:00 , ,

Ce n’est pas la sérénité chez les chauffeurs de taxi communaux, gbaka (mini car) et motos-taxis de la capitale de la région de Gbêkê, Bouaké. Ils craignent que l’arrivée de la SOTRA dans la ville menace leurs activités.

Ils avaient déjà des difficultés à joindre les deux bouts, car à Bouaké beaucoup possèdent leurs propres motos. Ce qui ne facilite pas du tout la tâche aux transporteurs communaux qui doivent aujourd’hui faire face à de nouveaux concurrents: les bus de la SOTRA. L’inquiétude est réelle.

À la gare de gbaka de Dar Es Salam; Issouf Koné, qui fait la ligne Grand Marché–Dar-Es-Salam et Tolakouadiokro depuis plus de dix ans, ne cache pas son angoisse.

« Nos gbaka sont en mauvais état, on se débrouille pour nourrir nos familles. Mais avec l’arrivée des bus, c’est sûr que nous perdrons une bonne partie de notre clientèle. Déjà que les mototaxis nous empêchent de véritablement vivre de notre métier, on ne sait plus ce qui va arriver avec la SOTRA », a-t-il réagi à 7info.

Pour donner corps au projet, les agents de la SOTRA ont procédé à l’installation des panneaux d’arrêt dans tous les quartiers de la ville le 16 juillet 2021. Aujourd’hui, plusieurs bus circulent déjà dans la ville de Bouaké.

Dans une gare de mototaxis, située au quartier Koko, les conducteurs trouvés sur place nous ont partagé leur point de vue. « Il n’y a pas travail, on se débrouille avec nos motos pour nous nourrir et ils veulent venir nous mettre au chômage encore avec cela. Est-ce normal ? », s’interroge l’air abattu, Amara Doumbia, assis sur sa moto.

Mais pendant que les chauffeurs de gbaka, de taxis communaux et conducteurs de mototaxis pleurent et craignent pour leur sort, les habitants de Bouaké sont aux anges. Les élèves, étudiants et parents d’élèves sont au premier rang de cette joie.

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Pour les étudiants, cette initiative du gouvernement ivoirien, pilotée par le ministre des Transports, Amadou Koné, vient à point nommé pour accélérer le développement de la ville.

« L’arrivée des bus à Bouaké est une chose qui nous fait plaisir. Nous attendons de voir sur un long terme. Nous saluons vraiment cette initiative », fait savoir Séraphin Kouadio, étudiant en lettres modernes.

C’est le vendredi 24 septembre 2021 que le Premier ministre Patrick Achi lancera officiellement les activités de la SOTRA à Bouaké. Les lignes et numéros de bus qui circuleront dans la ville seront révélés.

Oscar de Ouellé, Bouaké

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