Société

Affrontements intercommunautaires à Guezon, voici ce qui a mis le feu aux poudres

Mis à jour le 28 décembre 2020
Publié le 28/12/2020 à 5:17 , , ,

À seulement quatre jours de la nouvelle année et pendant que les uns et les autres se réjouissaient du calme revenu à Duékoué, zone classée rouge depuis les différentes crises survenues en Côte d’Ivoire, les vieux démons se réveillent. Dans la sous-préfecture de Guezon, un affrontement entre la population autochtone et une confrérie allogène a fait 5 morts, des blessés, des dizaines d’habitations détruites et des habitants en fuite.

Ce qui a mis le feu aux poudres

Un habitant du village raconte les faits. « Nous avons appris que des jeunes du village avaient eu maille à partir avec un dozo pour un problème de chapeau. D’altérations en altercation ils en sont venus aux mains. Dans la bagarre, le dozo qui réclamait son chapeau prend un coup de gourdin et s’écroule. Il a été pris en charge et on l’a évacué au CHR de Yamoussoukro pour une prise en charge adéquate », explique-t-il à 7info.ci la gorge nouée.

Pendant son évacuation, l’infortuné chasseur traditionnel rend l’âme. En représailles, la confrérie dozo, s’organise et lance un raid sur le quartier dénommé « Quartier Guéré ». Les dégâts sont énormes. Au plan humain, l’on dénombre 7 victimes dont un dozo, 6 autochtones dont deux bébés découverts calcinés dans les décombres. Des dizaines de maisons sont parties en fumée et de nombreuses personnes déplacées et en fuite.

Le corps préfectoral, la gendarmerie, la police nationale, les chefs des différentes communautés vivant dans la région du Guémon dans la foulée, se sont rendus dans le village pour faire entendre raison à toutes les parties en conflit. « Nous sommes ce matin à une réunion pour essayer avec les autorités de ramener les uns et les autres à la raison. Il ne sert à rien de vivre dans la méfiance et surtout dans un état de vengeance continu.  Il faut que chaque membre de la communauté laisse la justice faire son travail et non se rendre justice. On pouvait éviter toute cette tragédie », se désole un patriarche sous le sceau de l’anonymat.

À l’issue de la rencontre avec les communautés, il est décidé l’instauration d’un couvre-feu de 15 heures à 5 heures à partir du 28 au 30 décembre. Aussi, est-il noté la présence dissuasive et massive des forces de l’ordre dont la CRS 7 nouvellement installée à Duékoué.

 Olivier Dan envoyé spécial à Guezon

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