Côte d’Ivoire Politique

Révocation de Bendjo- Divergence entre politologues, Pr Dogbo: « le problème est purement politique », Geoffroy Kouao-Julien:  » L’Exécutif a exercé son droit… »

Mis à jour le 2 août 2018
Publié le 02/08/2018 à 5:13 , , ,

C’est ce mercredi en Conseil des ministres, que la nouvelle est tombée. Noël Akossi Bendjo, n’est plus maire du plateau. Il a été révoqué sur accusation de détournement de fonds publics et de mauvaise gestion. Selon les spécialistes, « c’est un règlement de comptes ».

Il était sur le coup d’un mandat d’arrêt depuis quelques jours. L’information a été, à profusion, relayée sur les réseaux sociaux. Le maire de la commune du plateau, quartier des affaires d’Abidjan,  Noël Akossi Bendjo, vice-président du PDCI-RDA, a été démis de ses fonctions par décret, ce mercredi en Conseil des ministres.

Il est accusé de détournement et de mauvaise gestion des fonds publics. Une situation qui provoque plusieurs réactions au sein de la classe politique ivoirienne mais aussi chez les intellectuels. Selon le professeur Dogbo Pierre, directeur de l’école des sciences politiques de l’Université Félix Houphouët Boigny, la décision du gouvernement est plus politique que juridique.

« Quand on écoute le porte-parole du gouvernement et la réponse du Maire Benjo, on comprend tout de suite que c’est un règlement de compte politique. La question est politique et le cas, flagrant. Sinon on connaît en Côte d’Ivoire plusieurs autorités ou ministres qui se sont rendus coupables de faits graves, sans avoir été inquiétés par le pouvoir. On a eu récemment le cas de la fraude au guichet unique, Ouattara n’a pas bronché. L’affaire Samba David qui aurait été empoisonné avant sa sortie de prison n’a jusque-là, pas encore  élucidée. D’ailleurs même si Bendjo, était coupable des faits qui lui sont reprochés, pourquoi le remplacer par le frère du ministre de la Défense, Hamed Bakayoko ? C’est une gestion clanique du pouvoir car le bon sens aurait voulu qu’il soit remplacé par un adjoint autre que le frère d’un ministre RDR. Toute chose qui prouve que c’est une chasse aux sorcières » a commenté l’enseignant-chercheur.

Pourtant le 2 décembre 2017, Akossi Benjo, recevait la distinction du meilleur maire de l’Afrique de l’Ouest, pour les projets innovants lancés au niveau de sa commune. Une distinction qu’il devait à nouveau recevoir cette année, selon le magazine Afrique Intelligence. Pour le juriste écrivain Geoffroy Kouao Julien, seul l’exécutif a droit de contrôle sur la gestion des collectivités territoriales. A lui seul donc incombe les sanctions qui s’imposent.

« Dans la loi ivoirienne, l’exécutif a un droit de contrôle sur l’action des élus locaux. Alors c’est à lui de dire si tel maire a bien ou mal géré sa commune. Dans le cas de Bendjo, les autorités ivoiriennes ont estimé qu’il s’est rendu coupable de détournement de fonds. Les autres maires ne sont pas vraiment inquiétés car il revient uniquement à l’Etat, d’exercer son droit de contrôle sur les collectivités territoriales et de dire qui a bien ou mal géré sa circonscription. Ce qui fait qu’on peut vraiment se prononcer sur la question qui ma foi, est régie par un cadre juridique » a commenté l’universitaire.

L’affaire Bendjo fait la Une des quotidiens ivoiriens. La réaction PDCI-RDA, son parti politique, est attendue.

Éric Coulibaly

Poleafrique.info  

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