Politique

Retour de Stéphane Kipré, voici les dossiers qui attendent le beau-fils de Gbagbo

Mis à jour le 13 avril 2021
Publié le 13/04/2021 à 2:36 , , , ,

Alors qu’il est recherché depuis plusieurs années par la justice ivoirienne, pour son implication dans un « projet de déstabilisation », de « menaces de mort », « complicité de violences », Stéphane Kipré a annoncé le lundi 12 avril 2021, son retour en Côte d’Ivoire.

Le président de l’Union des nouvelles générations (UNG, opposition), par ailleurs beau-fils de l’ancien président Laurent Gbagbo, a annoncé le lundi 12 avril 2021 qu’il mettait fin à dix ans « d’exil politique » pour rentrer dans son pays, la Côte d’Ivoire.

« Aujourd’hui, 12 avril 2021, je voudrais vous annoncer que j’ai décidé de mettre fin à mon exil politique. 10 ans après, j’ai décidé de rentrer dans mon pays pour prendre ma place dans l’opposition constructive, dans l’opposition avec force de proposition pour le développement de notre pays, la Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Dans le viseur de la justice ivoirienne

L’homme est recherché par la justice ivoirienne, qui l’accuse d’être l’instigateur de plusieurs attaques de positions des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) début 2017. En effet, une série d’attaques armées, avait ciblé des postes de police et de gendarmerie dans les localités de Bingerville, Cocody, Azaguié, Fresco, N’Dotré, Adzopé et Songon.

Des attaques qualifiées à l’époque de « projet de déstabilisation impliquant des responsables politiques » par feu le ministre Sidiki Diakité. Selon les conclusions « d’une enquête », des responsables politiques vivant en Côte d’Ivoire et à l’extérieur dont Stéphane Kipré, gendre de l’ancien président Laurent Gbagbo, seraient les instigateurs de ces raids meurtriers.

En réponse à ces accusations, le président de l’UNG avait déclaré : « Le disque qui consiste à accuser les opposants de tout et n’importe quoi lorsqu’on est acculé par des difficultés économiques, sociales et sécuritaires, est rayé (…). De mon côté, je n’ai rien à me reprocher ».

Bien avant, en 2016, sur plainte du gouvernement ivoirien et de Joël N’Guessan, porte-parole de l’ancien parti, le Rassemblement des républicains (RDR), Stéphane Kipré avait été poursuivi devant les tribunaux français pour meurtre, menaces de mort, complicité de violences, voie de fait, et atteinte à la liberté individuelle. Cette affaire restée sans suite a laissé les observateurs de la politique ivoirienne sur leur faim.

Profiter du retour de Gbagbo pour rentrer en Côte d’Ivoire

Alors que les affaires devant les juridictions sont encore pendantes, Stéphane Kipré prendrait-il le risque de rentrer en Côte d’Ivoire ?  Sachant qu’il peut se faire arrêter dès qu’il foulera le sol ivoirien ?

Définitivement acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021, l’ancien président Laurent Gbagbo dont l’une des filles est l’épouse de Stéphane Kipré prépare actuellement son retour en Côte d’Ivoire. Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara a annoncé que tous les frais de voyage du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) et « des membres de sa famille seront pris en charge par l’État de Côte d’Ivoire ». Peut-il profiter du retour de son beau-père pour regagner son pays ?

« Stéphane Kipré est un membre de la famille Gbagbo. Donc s’il veut rentrer en Côte d’Ivoire en compagnie de son beau-père, il a le droit. Quant à ses démêlés avec la justice ivoirienne, il appartient au chef de l’État Alassane Ouattara de faire un geste d’apaisement, en faisant table rase du passé », explique à 7info, Paul Serikpa, politologue.

Depuis l’acquittement de l’ex-président Laurent Gbagbo, plusieurs de ses partisans exilés manifestent de plus en plus leur souhait de rentrer au bercail.


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