Politique

Rencontre Gbagbo-Wê, voici ce que l’ex-chef de l’État a réellement dit à ses visiteurs

Mis à jour le 30 août 2021
Publié le 30/08/2021 à 3:08 , ,

L’ancien président Laurent Gbagbo a eu une rencontre avec les populations Wê des régions du Guémon et du Cavally le samedi 28 août 2021, à Mama, son village natal. Certains propos tenus par l’ex-chef de l’État ont créé de multiples réactions.

 

« Face aux Wê, Gbagbo dérape à Mama », « Laurent Gbagbo rattrapé par ses slogans de 2010 à Mama » ou encore « Communion totale entre Gbagbo et les Wê à Mama » ou « Le pays Wê est un pays martyr »… de la rencontre entre l’ancien président Laurent Gbagbo et les populations Wê de l’Ouest ivoirien, les commentaires vont bon train. Chacun y va de son appréciation, selon sa position ou son bord politique. Les journaux ivoiriens le représentent bien comme en témoignent leurs UNES du lundi 30 août 2021. Mais qu’est-ce que l’ex-chef d’État a dit à ses hôtes le samedi 28 août 2021, à Mama, son village natal ?

Face aux populations du Guémon et du Cavally, l’ex-dirigeant ivoirien est, entre autres, revenu sur la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3000 morts, dont plus de 800 personnes tuées en une seule journée le mardi 29 mars 2011 à Duékoué, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

« (…) Il y a eu les événements de 2010-2011 où ce peuple (Wê) a payé un grand prix. Des morts, des morts, des morts. Ce que nous devons rechercher, c’est la fin de ce cycle de morts politiques. On doit pouvoir faire la politique sans qu’il y ait des morts. C’est pourtant facile à comprendre, mais beaucoup ne le comprennent pas. Le coûte que coûte n’existe pas en politique. Et ce n’est pas une question de partis politiques. Nous sommes ici aujourd’hui, il y a des amis, des camarades du PDCI-RDA avec nous, et puis dans cette vaste assemblée, je suis sûr qu’il y a de tout. Donc ce n’est pas une question de partis politiques, c’est une question d’abandonner l’idée du coûte que coûte. Il faut abandonner l’idée du coûte que coûte. Si on ne m’a pas élu, on ne m’a pas élu ! Si on m’a élu, on m’a élu ! Mais si on a élu l’autre, il faut que je sache qu’on a élu l’autre ! », a dit Laurent Gbagbo.

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L’ancien chef chef de l’Etat ivoirien a invité ses hôtes à mettre fin aux pleurs. « Il ne suffit pas de dire ‘’Oui on a tué les Wê, on nous a tués… à un moment donné il faut que cela s’arrête », recommande-t-il, avant d’exhorter à la recherche d’explications aux morts enregistrés dans les régions du Guémon et du Cavally. Car pour Laurent Gbagbo, il y a toujours une explication qui conduit à ôter la vie à un être humain. « J’appelle tout le monde à prendre son sang-froid et à s’asseoir et à réfléchir. Moi, un moment, je me suis dit, les Wê ont beaucoup de forêts, donc les gens vont les attaquer pour prendre leurs forêts. Pour prendre les caféiers, les cacaoyers, donc les gens les attaquent. C’est peut-être ce qui explique cela. Mais si tel est le cas, c’est grave. Il faut donc réfléchir, et je continue de réfléchir… Peuple Wê, vous avez une grande richesse, la forêt. Et quand je suis allé en 2005 chez vous, j’ai été ahuri de voir le nombre d’allochtones et d’étrangers qui étaient dans ces forêts, parce qu’on les avait fait sortir pour les regrouper à la préfecture, à la mairie. J’étais étonné. Hubert (NDLR Oulaye), il faut continuer de creuser », a invité Laurent Gbagbo.

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