Politique

Réconciliation nationale: dialogue politique et justice sont-ils compatibles ?

Mis à jour le 11 janvier 2022
Publié le 11/01/2022 à 9:00 , , ,
Réconciliation nationale: dialogue politique et justice sont-ils compatibles ?

La sortie du procureur de la République du 27 décembre 2021 a-t-elle porté un coup au dialogue national ?

Pour l’opposition politique ivoirienne, c’est une évidence. Un avis qui n’est pas partagé par le RHDP, parti au pouvoir.

Ce qui pousse à s’interroger sur la compatibilité « Justice-dialogue » dans le processus de réconciliation nationale. Le dialogue politique en Côte d’Ivoire a repris depuis le 16 décembre dernier, mais la suite de ce processus peine à se faire.

À peine la première séance de prise de contact avec les partis politiques et les organisations de la société civile a eu lieu, qu’il y a eu un blocage. Aucun autre rendez-vous entre le gouvernement et les organisations concernées n’a pu être programmé.

Dans la foulée, le procureur de la République a fait une sortie, au cours de laquelle il a publié les résultats de l’enquête sur les douloureux événements qui ont marqué l’élection présidentielle d’octobre 2020. Adou Richard a également relevé que tous ceux qui ont de près ou de loin participé à la désobéissance civile, y compris les leaders des partis politiques seront poursuivis. Une décision applaudie par le pouvoir, mais mal reçue par l’opposition qui estime que l’État brandit la justice pour mettre à mal le dialogue politique.

Dialogue politique et justice sont-ils compatibles dans la quête de la réconciliation ? De l’avis de certains observateurs, se basant sur le principe de la séparation des pouvoirs, justice et dialogue peuvent faire bon ménage. Dr Eddie Guipié est enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo. Il partage son avis de politologue avec 7info.

LIRE AUSSI : Présidentielle 2020: la justice va poursuivre les acteurs de la désobéissance civile
« En principe, il n’y a pas de lien de cause à effet entre l’action du pouvoir judiciaire et celle du pouvoir exécutif. Sauf qu’on peut s’étonner au niveau du chronogramme des poursuites judiciaires qui ont été diligentées et menées par le procureur de la République. Ceci étant, les poursuites judiciaires ne font pas présager d’office un procès. Passé cet étonnement et ce malaise, on pourra laisser la justice fonctionner normalement ».

Pour rappel, le 27 décembre 2021, le Procureur Adou Richard publiait le rapport d’une soixantaine de pages de l’Unité spéciale d’enquête, relatif aux événements d’avant et après le 31 octobre 2020. Un dossier qui, depuis, ne cesse de susciter différentes réactions politiques en Côte d’Ivoire.

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE