Archives Côte d’Ivoire

Procès des disparus du Novotel- Le Commissaire Osey Logué, présumé tueur de Lambelin, le mis en cause réfute

Mis à jour le 1 janvier 2019
Publié le 23/02/2017 à 10:32

Le troisième jour du procès des accusés de l’affaire des disparus du 4 avril 2011 à l’Hôtel Novotel d’Abidjan a suivi son cours au Tribunal de Yopougon ce jeudi 23 février 2017.

Pour cette journée, le Colonel Ohoukou Mody et le commissaire Osey Loguey ont été suivis dans le box des accusés par le sergent-chef des FACI, Félix Houphouët Koffi, un accusé qui bénéficie de la liberté provisoire dans l’enquête menée par la justice.

Au moment des faits,le sergent-chef Félix Houphouët Koffi assumait le poste d’opérateur radio à la Garde Républicaine. Il était en fonction au sein de cette unité depuis huit ans sous les ordres du colonel Mody.

Dans ses propos le sous-officier de l’armée,a accusé le commissaire Osey Loguey d’avoir « achevé la victime Yves Lambelin avec une kalachnikov AK 47 version longue ».

« J’ai vu nos quatre prisonniers dans l’arrière-cour du bureau du colonel Ohoukou Mody. Soupçonnés d’être des espions,ces quatre hommes, dont Yves Lambelin étaient ballottés par des hommes. Mais,chacun d’eux s’était abrité à un endroit particulier de l’arrière-cour. Quand le colonel Ohoukou Mody est arrivé sur les lieux, il m’a chassé » révèle le sergent-chef Félix Houphouët Koffi dans son explication.

« Retourné à mon poste, notre zone de travail a essuyé des tirs aériens. Après quoi, le Colonel Mody venu dans mon bureau voulait connaître l’auteur du meurtre des quatre prisonniers. Il nous a demandé de l’aider à enlever les corps. Pour cette opération, j’ai été aidé par Zazou Koffi, Don Joël et 3  autres hommes qui m’étaient inconnus », soutient Félix Koffi à la barre.

«  J’ai remarqué que le vieux blanc, Yves Lambelin au moment où je soulevais son corps, a soupiré. Quand je l’ai dit, le Commissaire Osey Loguey a pris une arme et a tiré sur lui pour l’achever », a–t-il révélé.
Le mis en cause nie avec force ce récit.

Hier déjà, le commissaire informait la cour d’qu’il avait remis les quatre corps des victimes à des hommes non identifiés pour une destination inconnue.
Pour l’accusation, avec Me Clémence Witt « la thèse de morts à la suite de bombardements est écartée. Les quatre otages ont été assassinés froidement. On est face à des assassinats et pas à des morts accidentelles ». Pour elle, les soupçons portent maintenant sur le commissaire Oséey Loguey, accusé d’avoir achevé M. Yves Lambelin.

Mais, pour la défense représentée par Me Gohi Bi Raoul,« cet accusé, Koffi Houphouët est une taupe. Une personne qui a été infiltrée  dans le dispositif de la Présidence pour jouer ce rôle. C’est la seule personne du dossier à affirmer que quatre espions blancs avaient été arrêtés. Et lui qui suggère que les quatre soient mis dans la lagune et qu’à la fin c’est dans la lagune qu’on les retrouve, je pense qu’il en sait plus que tout le monde. En plus, il jouit pleinement de sa liberté provisoire au détriment de tous les autres accusés. C’est lui le véritable coupable pour l’instant» ramène l’avocat ivoirien.

Par ailleurs, l’accusé Guéï Bléka venu à la barre est retourné s’asseoir en quelques secondes. «  Je me suis retrouvé dans cette affaire depuis le Libéria, pourtant, je ne travaille pas et n’ai jamais mis les pieds au palais présidentiel si ce n’est pour la reconstitution des faits », se défend-il face à la cour.
Le procès reprendra le mardi prochain avec pour l’accusation d’avoir porté l’estocade à l’adversaire. Les familles des victimes et leurs amis, en France et en Côte d’Ivoire, attendent la vérité des faits, rien que la vérité pour que justice soit faite.

Le rapt et le présumé assassinat des quatre hommes du Novotel d’Abidjan sont survenus durant la crise postélectorale de 2010 qui faisait suite au refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de céder le fauteuil à son adversaire, vainqueur reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara. Cette crise a officiellement fait 3000 morts pour lesquelles, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont aussi en jugement à la Cour pénale internationale (CPI), à la Haye, au Pays-Bas.

Moïse ACHIRO.
Source : Politikafrique.info

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE