COVID-19

Pour tester un médicament, des spécialistes français proposent des africains comme cobayes

Mis à jour le 2 avril 2020
Publié le 02/04/2020 à 5:42 , , ,

C’est au cours d’une interview sur le plateau de la télévision LCI que l’on voit et entend Jean Paul Mira, le chef du service de réanimation de l’hôpital Cochin à Paris, faire une suggestion à son condisciple le professeur Camille Locht. Selon lui, la population africaine devrait servir de cobaye pour tester un médicament contre le coronavirus. 

« Si je peux être provocateur, est-ce que l’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation ? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études, dont le sida? Ou chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et elles ne se protègent pas. Qu’est-ce que vous en pensez? », suggère-t-il.

Et son interlocuteur le professeur Camille Locht d’acquiescer estimant lui également qu’une telle étude est en projet.

Ces deux hommes de la santé discutaient sur la possibilité d’essayer le vaccin BCG utilisé contre la tuberculose, pour le coronavirus.


Cette vidéo circulait encore sur la toile dans la matinée de ce jeudi 2 avril. Mais elle a été retirée de la page web de ce média. De fait, l’ex-international footballeur Camerounais Sameul Eto’o l’avait relayée au point de devenir virale et susciter la colère chez des africains.

Selon le confrère dhnet.be qui en parle dans sa publication de ce jeudi, titrée «  Ne pourrait-on pas d’abord tester cette étude en Afrique ? Les propos choc qui ne passent pas sur LCI« , l’Institut national de la santé et de la recherche médicale en France, (INSERM) a réagi sur Twitter face à cette polémique. Ce site internet explique que pour l’autorité, il s’agit ici d’une « mauvaise interprétation » des propos. « Des essais cliniques visant à tester l’efficacité du vaccin BCG contre le Covid-19 sont en cours ou sur le point d’être lancés dans les pays européens », assure l’Inserm.

L’INSERM, poursuit-il, confirme également le fait qu’une réflexion est bien en cours concernant un possible déploiement en Afrique, tout en rappelant que cela « se ferait en parallèle » des essais réalisés en Europe.

Les internautes, eux, n’entendent pas les choses de cette oreille. Ils estiment que les propos sont assez clairs. Selon dhnet.be, « les réactions outrées se multiplient sur les réseaux sociaux, tant parce que l’idée de prendre la population africaine comme cobaye révolte que parce qu’aucun intervenant, sur le plateau, n’a trouvé quoi que ce soit à redire à l’échange des deux experts ».

Richard Yasseu

7info.ci

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE