Politique

Pour Adjoumani, Bédié est « un opportuniste » dont la plateforme d’opposition « ne fait pas peur au RHDP »

Mis à jour le 12 novembre 2019
Publié le 12/11/2019 à 10:16 , ,

Le RHDP dit n’avoir rien à craindre de la plateforme de la coalition politique dont Henri Konan Bédié a été désigné récemment président. Kobenan Kouassi Adjoumani, Porte-parole principal du parti au pouvoir estime que cette opposition conduite par Bédié a échoué

Pour le porte-parole du RHDP, la plateforme de l’opposition politique ivoirienne qui a récemment porté à sa tête Henri Konan Bédié ne saurait inquiéter le parti au pouvoir. Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani estime qu’il est un échec pour son initiateur au regard des objectifs visés.

« La CDRP de M. Bédié est un échec personnel pour M. Bédié et un cuisant échec pour toute l’opposition. Car, vous le savez bien, en lançant l’idée d’une plateforme, il caressait en réalité un rêve beaucoup plus grand, ce qui l’a amené du reste à dénoncer l’alliance avec le RHDP. Le Président du PDCI, selon ses propres termes, voulait initier ce qu’il a appelé une « armada invincible de l’opposition », pour balayer le RHDP du pouvoir. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit à se plier en 4 et à faire l’impossible, pour rencontrer M. Gbagbo à Bruxelles. Opportuniste à souhait, il avait laissé au bord du chemin, M. Affi N’Guessan qui était, au départ, solidaire de son projet, pour faire la cour à M. Gbagbo devenu subitement son idole et son sauveur », a commenté Adjoumani Kouassi le porte-parole du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), au cours d’un entretien avec la presse.

L’actuel ministre de l’Agriculture et du Développement Rural estime que la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP) qui a pour leader Henri Konan Bédié ne saurait inquiéter le parti au pouvoir.

« La CDRP ne fait pas rêver. Elle ne présente aucun danger, pour notre formation politique, le RHDP », soutient-il.

Ce d’autant plus que, ajoute Kobenan Kouassi Adjoumani, aucune des tendances du Front populaire ivoirien n’en est signataire. Il invite en conséquence, le président du PDCI à faire la paix avec le chef de l’Etat, Alassane Ouattara pour espérer rebondir. Car dit-il, « quand on veut se lancer dans une course en haute mer, on ne se présente pas sur la ligne de départ avec une pirogue artisanale qui ne pourra même pas résister aux premières vagues ».

De Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale en rupture de banc avec le parti au pouvoir, il en a été aussi question. Pour le porte-parole du RHDP, le fondateur de Génération et peuple solidaire (GPS), n’a pas de poids politique. « Depuis qu’on parle de M. Soro ou depuis qu’il parle sans cesse, les soutiens autour de lui se défont. Il prend l’eau de toutes parts. Les partis qui le soutiennent subissent le même sort. Ses sorties médiatiques sont contre-productives. Récemment il est allé assimiler les musulmans à des djihadistes présumés en déclarant que lui, est catholique. Et que si l’on cherchait les djihadistes, il ne fallait pas regarder de son côté. C’est une sortie de route inqualifiable, une stigmatisation intolérable qui menace la cohésion sociale. Venant de quelqu’un qui s’est déclaré il y a quelques semaines candidat pour diriger la Côte d’Ivoire, c’est inadmissible et même très grave », condamne Kobenan Kouassi Adjoumani.

Tout comme la coalition de Bédié, le porte-parole du RHDP estime aussi que Guillaume Soro ne « constitue pas un danger pour le RHDP».

S’agissant des déclarations jugées incendiaires de l’ex-président de l’Assemblée nationale, le porte-parole du RHDP marque son indignation. « C’est malheureux de constater que quelqu’un qui a occupé de si hautes fonctions puisse s’adonner à des basses besognes. Parcourir le monde, pour tenter vainement de dénigrer son pays, pour insulter ses autorités ne sont pas des pratiques républicaines dignes d’un ancien Premier ministre ou d’un ancien Président de l’Assemblée nationale », dénonce-t-il. Selon lui, c’est un acte de « rébellion ».

En réponse à Guillaume Soro, M. Adjoumani adresse une série de questions. A savoir, « Quel est ce leader syndical qui hier dénonçait la dictature fascisante de M. Bédié qui est devenu aujourd’hui son idole politique ? Quel est ce chef rebelle qui criait hier sur tous les toits que M. Gbagbo était le dictateur le plus cruel que la terre ait enfantée et qui aujourd’hui fait des mains et pieds, pour obtenir une audience avec ce dernier à Bruxelles ? Quel est ce leader politique ivoirien qui est devenu ministre, puis Premier ministre sans avoir été une seule fois dans sa vie, fonctionnaire dans une administration publique ou agent d’une société privée ? Quel est ce Président de l’Assemblée Nationale qui en pleine fonction, a été surpris de manœuvre de déstabilisation contre un pays frère, ami et souverain en donnant des instructions précises et des moyens à un général putschiste ? Quel est ce Président de l’Assemblée Nationale dont le Directeur de protocole cachait des tonnes d’armes à son domicile à Bouaké ? Quel est ce chef rebelle qui se fait peur en organisant une tentative d’auto-arrestation dans un hôtel en Espagne ? Quel est ce leader politique qui dans sa quête de statut de martyr des temps modernes vilipende le pays qu’il envisage de diriger demain ? Peut-il y a avoir pire dictateur que celui qui a assassiné la démocratie en Côte d’Ivoire, en menant une rébellion qui a planté le glaive dans le sein de la mère patrie ? Le monde peut-il accorder du crédit à un assoiffé de pouvoir de cet acabit ? », interroge-t-il.

Richard Yasseu

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