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Planification familiale, contraception- Les jeunes  pour briser les mythes

Mis à jour le 4 octobre 2018
Publié le 15/11/2016 à 12:22

L’implication des jeunes pour une meilleure planification familiale  en Afrique de l’Ouest était au centre de  la 5ème réunion du partenariat de Ouagadougou qui s’est tenue à Abidjan-Port-Bouët  du 12 au 14 décembre 2016. La rencontre voit  la signature d’un important partenariat entre l’Agence française de développement et l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS).

« Le Niger  connait un fort taux de natalité et la contraception est assez mal vue. Les barrières socio-culturelles qui entourent le sujet freinent l’accès des jeunes à des services de planification familiale et de contraception. La plupart des jeunes pensent que le sujet ne concerne que  les personnes mariées.  Il est assimilé à la débauche de voir des jeunes  utiliser les contraceptifs », témoigne Salissou Sani, secrétaire général d’une ONG de jeunes au Niger.  Pour mieux sensibiliser ses amis, il participe à la  5ème réunion du partenariat de Ouagadougou qui se tient  à Abidjan-Port-Bouët du 12 au 14 décembre 2016. « Je suis venu m’enrichir des expériences  des autres pays de la sous région pour améliorer mes actions de sensibilisation sur le terrain.  L’implication des jeunes dans le partenariat de Ouagadougou est positif. Ils sont aptes à opérer des changements », assure-t-il.

Comme Salissou Sani,  la togolaise Kouwadan Amélé Ivette est jeune ambassadeur pour la santé de la reproduction. Contrairement au Niger, elle estime que les jeunes s’impliquent « beaucoup » dans la planification familiale dans son pays. Elle souhaite que ces derniers soient davantage associés  aux initiatives gouvernementales afin de mieux s’imprégner du sujet et faire accepter la planification familiale dans les poches de résistance. «  Si les leaders religieux, les organisations de la société civile sont impliqués pour l’accès des contraceptifs aux jeunes, nous pourrons gagner le pari d’une population épanouie sexuellement. Nous pourrions lever les tabous, les fausses rumeurs » fait-elle savoir. Kouwadan Amélé Ivette, également participante à la réunion annuelle du partenariat de Ouagadougou, propose  l’insertion de  l’éducation sexuelle complète dans les currila scolaires. « Ceci, pour que l’information soit  sue à la base afin d’éviter les grossesses en milieu scolaire », recommande-t-elle.

Les jeunes ouest africains ne veulent plus être en marge des directives en matière de la santé de la reproduction. Ils veulent que la contraception ne soit plus un sujet tabou comme dans la plupart  des pays. Aussi, pour la première fois, sont-ils la cible de la réunion du partenariat de Ouagadougou. Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue à Ouagadougou au Burkina Faso en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers.  L’objectif est d’accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale dans les pays membres.

Dr Crespin Xavier, directeur de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS), représentant la Commission de la CEDEAO à l’activité d’Abidjan, interrogé par Politikafrique.info,  justifie l’implication des jeunes par le fait que « l’objectif est un meilleur positionnement de la planification familiale dans  l’espace CEDEAO. Il s’agit d’accélérer les transitions démographiques et cela passe par les jeunes.  Dans certains de nos pays,  plus de 60% de nos populations sont des jeunes. Il est donc important de travailler avec les associations de jeunes pour faire le travail dans les communautés », indique-t-il.

La transition démographique constitue l’un des défis majeurs de l’Afrique subsaharienne au cours du 21ème siècle.  Aussi, la  5eme réunion du partenariat de Ouagadougou  voit-elle la signature d’une convention de partenariat entre l’OOAS et l’Agence française de développement  (AFD) d’un montant de 10 millions d’euros, soit  6,56 milliards de F CFA pour la période 2017-2020. Ce partenariat permettra d’améliorer la santé sexuelle et reproductive au Mali, au  Niger et au Burkina Faso.

« De longues dates, l’AFD intervient dans la santé maternelle et infantile. Nous avons décidé cette fois d’intervenir plus précisément sur la question de la planification familiale en choisissant l’OOAS comme structure rêvée », justifie Marie-Pierre Nicollet, directrice département du développement humain de l’Agence française de développement.
Nesmon De Laure
Source : politikafrique.info

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