Politique

PDCI : la police déployée devant le siège, le congrès extraordinaire électif ajourné

Mis à jour le 16 décembre 2023
Publié le 16/12/2023 à 12:31 , , ,

Plusieurs dizaines de policiers étaient déployés le samedi 16 décembre 2023 matin devant le Sofitel Hotel Ivoire, où le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) devait tenir un congrès extraordinaire électif pour se choisir un nouveau président, quatre mois après le décès d’Henri Konan Bédié.

L’ambiance était plus tôt morose au Sofitel Hotel Ivoire et tranchait, sans doute, avec le grand rassemblement auquel le parti et ses militants s’attendaient. Prévu pour démarrer vers 09H00 GMT ce samedi, le congrès a été suspendu in extremis la veille vendredi par une décision de justice.

Sur l’esplanade, les grands chapiteaux qui avaient été montés pour accueillir les travaux, étaient en train d’être déconstruits.  A l’extérieur, le long de la clôture, des policiers surveillaient pour ne laisser entrer personne.

Quelques rares militants, reconnaissables par des chemises en pagne du parti, et sans aucun doute pas informés de la suspension du congrès, ont fait le déplacement.

Mais sur place, il se sont fait refoulés par les forces de l’ordre.

“Je suis arrivé ce matin de Yamoussoukro. Je n’ai pas eu le temps d’écumer les réseaux sociaux pour m’informer. Je suis surpris’’, confiait à 7info Dr Marcellin Kouamé, un militant de la section de la capitale politique ivoirienne.

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Au siège du parti, situé à quelques encablures du Sofitel Hôtel Ivoire, le dispositif policier était plus impressionnant. Casques et gilets de protection, matraques. Les forces de l’ordre étaient visiblement davantage parées pour contenir les nombreux militants rassemblés, faute de congrès, devant le siège, où étaient stationnés plusieurs véhicules et autocars.

Ils sont arrivés par centaines des villes de l’intérieur du pays et des différentes communes du district d’Abidjan pour ce congrès comme N’guessan Antoine, venu d’Issia (centre-ouest).

“Le pouvoir RHDP pense pouvoir nous empêcher de pendre le pouvoir en 2025 mais c’est peine perdue’’, fulminait-il.

Partagés entre l’incompréhension, la colère et la déception, beaucoup s’interrogeaient sur l’intrusion de la justice dans la gestion des affaires du parti. Injures et menaces à peine voilée fusaient également à l’encontre du secrétaire exécutif Maurice Kacou Guikahué, soupçonné d’être, en sous-main, l’instigateur de la suspension du congrès.

Candidat à la présidence de son parti, Maurice Kacou Guikahué, accuse le comité électoral interne, chargé de valider les candidatures, d’avoir “injustement’’ et “arbitrairement’’ rejeté son dossier.

Mais dans un communiqué le mardi, la direction du parti a rejeté ses accusations, expliquant n’avoir “éliminé’’ aucun candidat.

Sur les cinq candidats initialement en lice, deux se sont désistés : l’ex-ministre du Budget Moise Koumoué Koffi et l’ancien maire du Plateau Noel Akossi Bendjo. Ce dernier a retiré sa candidature pour rallier Tidjane Thiam.

Il devait affronter ce samedi, si le congrès n’avait pas été suspendu, son unique adversaire encore en course : le maire de Cocody Jean-Marc Yacé.

“Aujourd’hui certains d’entre nous veulent l’affrontement, ne prêtons pas le flanc.  Nous devons rester calmes. Apparemment ce sont certains des nôtres qui ont saisi la justice’’, a conseillé ce dernier, aux militants surexcités pour certains.

Serge Alain Koffi

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