International

Nucléaire iranien- Macron, Johnson et Merkel haussent le ton.

Mis à jour le 15 janvier 2020
Publié le 15/01/2020 à 4:50

Le 5 janvier dernier, l’Iran annonçait « la cinquième et dernière phase » du plan de réduction de ses engagements, en réponse à la sortie des Etats-Unis de l’accord de Vienne et des lourdes sanctions économiques qui asphyxient son économie. Dans la continuité de l’allocution de Donald Trump, les Européens ont lancé une procédure pour contraindre Téhéran à revenir au respect de ses engagements nucléaires, sans pour autant déclencher de nouvelles sanctions.

« C’est la procédure de la dernière chance ». La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont lancé, ce 14 janvier, une procédure de règlement des différends prévus dans l’accord de Vienne 2015 en cas de violation des engagements. « Nous n’avons plus d’autres choix étant donné les mesures prises par l’Iran » annonçaient dans un communiqué commun Jean-Yves Le Drian, Dominic Raab et Heiko Maas, chefs de diplomatie des trois pays, précisant qu’ils ne « rejoignaient pas la campagne de pression maximale contre l’Iran » lancée par Washington.

Téhéran a réagi : « Si les Européens (…) cherchent à abuser (de cette procédure), ils doivent également être prêts à en accepter les conséquences, qui leur ont déjà été notifiées », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

Aussi, la Russie a-t-elle qualifié « d’action irréfléchie (…) et profondément décevante » la décision des Européens.

Selon Moscou, le déclenchement du mécanisme de règlement des différends (MRD), dont la France brandissait la menace depuis plusieurs semaines, pourrait avoir l’effet contraire et entraîner le rétablissement des sanctions de l’ONU. Côté Paris, l’on prétend ne pas vouloir « précipiter » ce scénario mais plutôt faire pression sur l’Iran pour sauver l’accord de Vienne. « La préservation du JCPOA est aujourd’hui plus importante que jamais » déclarait le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Mais, côté Londres, on est moins nuancé. Le Premier ministre Boris Johnson s’est dit prêt à remplacer l’accord de 2015. « Le président Trump est un excellent négociateur (…). Travaillons ensemble pour remplacer l’accord de 2015 par l’accord de Trump » a-t-il lancé sur la chaîne britannique BBC.

Côté Téhéran, la méfiance règne. De nouvelles contestations ont éclaté contre le régime.

« Ce qu’ils veulent mettre sur la table en échange d’un rétropédalage iranien n’est pas clair. Cela pourrait continuer à miner le cadre du JCPOA », a averti dans un tweet Ellie Geranmayeh, experte à l’European Council on Foreign Relations, centre de recherche et d’influence pan-européen.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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