Côte d’Ivoire

Noix de cajoux, Le RHDP riposte face au PDCI-RDA et Guillaume Soro

Mis à jour le 26 avril 2019
Publié le 25/04/2019 à 12:19 , ,

Le RHDP réagit face à la polémique autour du déroulement de la campagne 2019 de commercialisation de la noix de cajou. Dans une déclaration dont PôleAfrique.info a reçu copie, le porte-parole principal du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHPD), Kobenan Kouassi Adjoumani fait des précisions sur la filière anacarde. Dans ce communiqué, Adjoumani répond au PDCI et à Guillaume SORO.

Le déroulement de la campagne de commercialisation de la noix de cajou a suscité des réactions de la part du PDCI-RDA et de Guillaume Soro, président du Comité Politique. Face à cette levée de boucliers, le RHDP n’est pas demeuré muet et a donné sa position sur la question.

Le porte-parole principal, Kobenan Kouassi Adjoumani a ainsi, dans une déclaration rendue publique, estimée que le regard du député issu du PDCI-RDA, Isaac Adi est biaisé. Qu’a constaté lé député de l’opposition?

Pour Isaac Adi, la mévente cette année de la noix de cajou « se caractérise par le non-respect des prix fixés mais surtout par la rareté des acheteurs ». « Ainsi, malgré la forte paupérisation de nos concitoyens qui vivent de cette culture, aucune mesure sérieuse n’est prise par le Gouvernement pour trouver des solutions durables à cette situation qui perdure depuis la campagne 2018 » plus loin

« Plus grave, le prix officiel bord champ de la noix de cajou n’est pas respecté et ce, dans l’indifférence du Gouvernement. …qui garde un silence incompréhensible sur cette grave conjoncture dans la filière. ». C’est cette déclaration qui aurait été lue par le député Isaac Adi Kouamé sur le plateau de la télé du PDCI, qui a suscité la réaction du parti au pouvoir. De même, le député Guillaume Kigbafori SORO, lors d’un meeting politique à Dabakala en date du 20 avril , aurait affirmé que « l’anacarde devrait être acheté à 500 FCFA voire 1500 FCFA le kilo ». Réalisme ou démagogie politique?

Toujours est-il que le RHDP par un communiqué rendu public ce mardi 23 avril, apporte un démenti face à ces deux uppercuts, tout en donnant des précisions et plus d’information en ce qui concerne la commercialisation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire depuis la campagne de 2014.

« Il convient de rappeler que la réforme des filières coton et anacarde intervenue en septembre 2013 a permis à la Côte d’Ivoire de monter rapidement en puissance dans la filière cajou positionnant notre pays comme un acteur majeur de cette filière au plan mondial comme le reconnait d’ailleurs Isaac Adi Kouamé. Grâce à cette réforme la Côte d’Ivoire est aujourd’hui premier producteur mondial de noix de cajou avec plus de 715000 tonnes.

Cette réforme a permis un bon encadrement et un bon déroulement des campagnes de commercialisation de 2014 à 2018 avec des prix bord champ en augmentation constante d’année en année »,  soutient Kobenan Kouassi Adjoumani. « Les prix bord champ moyens payés aux producteurs sur l’ensemble des campagnes de 2014 à 2018 ont connu une monté considérable. Ainsi de 225 F/kg en 2014, le prix du kg d’anacarde a atteint 516 Fcfa en 2018 », précise toujours le communiqué. 

Toutefois dans son communiqué, le RHDP reconnait un ralentissement de la commercialisation de la noix de cajou à partir du dernier trimestre de l’année 2018,  à la fois liée à une production mondiale de plus en plus abondante et une chute de 38% des prix des amandes avec pour conséquence de nombreux cas de faillite de transformateurs et de négociants. Cela a entraîné des impayés au niveau des banques, instaurant une perte de confiance entre les acteurs et intervenants de la filière.

Selon la déclaration du ministre Adjoumani, le gouvernement avait anticipé sur ces difficultés en  réduisant de 10 à 7% le DUS afin de soutenir les acteurs de la filière. Ainsi le DUS qui était de 89,25 FCFA en 2018 est passé à 50,96 FCFA. Ce qui représente un effort de 14,2 milliards FCFA en faveur des acteurs de la filière. Aussi en fixant le prix de la campagne 2019 à 375F/Kg et en instruisant le Conseil du Coton et de l’Anacarde de rechercher de nouveaux débouchés et clients, le Gouvernement ne restait pas sans réaction contrairement aux allégations du député du PDCI à en croire le porte-parole du RHDP.

Le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour  soutenir les opérateurs déjà installés et inciter de nouveaux investisseurs à créer des unités de transformation, selon le porte-parole.

« Pour montrer sa détermination, le Gouvernement a pris des mesures complémentaires au code des investissements. Celles-ci portent sur les exonérations fiscales, les subventions (400FCFA pour chaque Kg d’amande produite) la création d’une usine école de formation des acteurs à Yamoussoukro, et les avantages administratifs et opérationnels. Ces mesures ont permis de faire évoluer le volume de noix transformé localement de 32 000T en 2016 à 68 000T en 2018 soit une évolution de plus de 100% plaçant notre pays en quatrième position des pays transformateurs après l’Inde, le Vietnam et le Brésil », indique le communiqué.  De plus, Pour amplifier et accélérer la marche vers la transformation, le Gouvernement a décidé de  créer des parcs industriels dédiés aux usines de transformation de l’anacarde avec la mobilisation d’un financement de plus de 100 milliards de F CFA auprès de la Banque Mondiale. Ainsi quatre parcs industriels seront construits à Bondoukou, Bouaké, Korhogo et Séguéla. Les premiers parcs seront livrés en 2020. 

Cependant le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) encourage le Gouvernement à poursuivre ses efforts en faveur de l’amélioration des conditions de vie des producteurs, en particulier les producteurs d’Anacarde. La coalition au pouvoir rassure les producteurs et l’ensemble des acteurs de la filière de sa détermination à travailler auprès du Gouvernement en vue de consolider et d’amplifier les résultats obtenus dans la filière anacarde. 

Le RHDP invite à la responsabilité les acteurs politiques auxquels il recommande de se rapprocher des structures de gestion des filières avant de faire des sorties publiques.

Drissa DIANE, stagiaire

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